Le mollah Omar, le chef des talibans afghans, n'a pas été soigné début janvier dans un hôpital du Pakistan des suites d'une crise cardiaque, a assuré jeudi l'armée pakistanaise, démentant un article du Washington Post citant une société de renseignement privée américaine.

Dans un communiqué, l'armée a également démenti que ses services de renseignements, l'ISI, aient conduit le «commandant suprême» des insurgés afghans dans un hôpital de Karachi, la mégalopole du sud du Pakistan, comme l'écrit également le quotidien américain.

«L'armée dément fermement cet article (...) sur un traitement médical du mollah afghan Mohammad Omar à Karachi (...), cette information est infondée et concoctée pour servir certains intérêts», selon le communiqué, qui ne précise pas lesquels.

Le Washington Post avait assuré mardi, citant une société privée américaine spécialisée dans le renseignement, le groupe Eclipse, que le mollah Omar avait été victime d'une crise cardiaque et conduit par l'ISI à Karachi où il a été opéré dans un hôpital.

Le porte-parole habituel des talibans afghans a également démenti l'information mardi. Le mollah Omar «est en parfaite santé et il poursuit ses activités liées à la guerre sainte en Afghanistan», a déclaré à l'AFP Zabihullah Mujahid. «L'opération du coeur qu'il aurait subie à Karachi est une simple rumeur inventée par nos ennemis», a ajouté le porte-parole des talibans par téléphone depuis un lieu inconnu.

Les États-Unis, dont Islamabad est pourtant l'allié-clé dans la région dans leur «guerre contre le terrorisme», estime que le mollah Omar se cache au Pakistan, dont les zones tribales du nord-ouest, bastion des talibans pakistanais, sont devenues le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde et une base arrière des talibans afghans.

Islamabad dément systématiquement la présence sur son sol du leadership afghan comme celle d'Oussama ben Laden et ses principaux lieutenants.

Le mollah Omar, âgé aujourd'hui d'une cinquantaine d'années, était le chef du régime taliban qui dirigea l'Afghanistan entre septembre 1996 et l'automne 2001. Il est en fuite depuis cette date et le renversement du régime taliban par une coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Les talibans mènent désormais une insurrection contre le régime du président afghan Hamid Karzaï et les 140 000 soldats des troupes internationales - américaines pour les deux tiers - qui le soutiennent.