Soixante-dix-sept personnes ont été tuées et 27 blessées, selon un dernier bilan de l'accident d'un Boeing 727 de la compagnie Iran Air qui s'est écrasé dimanche soir dans le nord-ouest de l'Iran probablement à cause du mauvais temps.

«77 personnes ont été tuées» dans l'accident qui s'est produit dimanche vers 19h45 (11h15, heure de Montréal) près d'Oroumiyeh, dans la province d'Azerbaïjan occidental, selon le chef de la médecine légale de la province cité lundi matin par l'agence Ilna.

Le vice-ministre de la Santé Hassan Emami Razavi a précisé de son côté que «les 27 rescapés blessés dans l'accident vont bien», selon l'agence Fars.

Les autorités semblent privilégier le mauvais temps comme cause de l'accident.

«Selon les témoignages, en raison des mauvaises conditions météorologiques, le commandant de l'avion n'a pas pu atterrir à l'aéroport d'Oroumiyeh, il a voulu revenir à Téhéran mais pour une raison inconnue il s'est écrasé à environ huit km de l'aéroport», a déclaré Ahmad Majidi, chef du comité de crise du ministère des Routes et des Transports cité par l'agence Isna.

«Le pilote voulait revenir à Téhéran car il n'y avait pas une visibilité suffisante pour atterrir», a précisé le ministre des Transport, Hamid Behbahani, qui a ajouté que la visibilité était de «moins de 800 mètres» à cause du mauvais temps au moment de l'accident.

M. Behbahani a déclaré qu'une commission d'enquête déterminera les raisons de l'accident, selon l'agence Mehr.

Trois jours de deuil ont été décrétés dans la province par les autorités.

Des images de l'accident ont été diffusées dès dimanche soir par la télévision. On y voit l'avion brisé en plusieurs morceaux, dont certains particulièrement endommagés, ainsi que des secouristes et des pompiers s'affairant autour des débris de l'appareil sous une neige intense.

L'avion avait décollé de Téhéran avec plus d'une heure de retard à cause du mauvais temps, qui avait provoqué auparavant l'annulation de deux autres vols à destination d'Oroumiyeh.

Le Boeing 727 qui s'est écrasé à Oroumiyeh était exploité par Iran Air depuis 1974, selon l'agence Isna.

Même si ce facteur ne semble pas pour l'instant être en cause dans l'accident d'Oroumiyeh, la flotte commerciale iranienne est vétuste en raison notamment de l'embargo américain qui empêche depuis trente ans la vente de Boeing ou Airbus neufs à l'Iran, et complique la maintenance par Téhéran des appareils civils occidentaux.

En mars dernier, l'Union européenne a imposé des restrictions aux vols d'Iran Air, interdisant notamment le vol de tous les Boeing et de certains Airbus vers les pays européens.

Plusieurs compagnies privées exploitent également des Tupolev russes pour les vols intérieurs, mais l'Iran a décidé de les retirer d'ici la mi-2011 en raison du nombre élevé d'accidents dans lesquels ils ont été impliqués.

L'Iran a connu une quinzaine de catastrophes aériennes au cours des 10 dernières années, faisant plus de 900 morts. L'accident le plus meurtrier a eu lieu en février 2003, quand un Antonov russe transportant des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, s'est écrasé en faisant 302 morts.

Lors du dernier accident grave, en juillet 2009, 168 personnes à bord d'un Tupolev de la compagnie privée Caspian Airlines avaient été tuées lorsque l'appareil s'était écrasé au nord-est de Téhéran.

Pour tenter de mettre fin aux accidents à répétitions, les autorités ont annoncé un plan de renouvellement et de modernisation de la flotte civile iranienne, accélérant l'achat d'avions occidentaux d'occasion plus récents que ceux actuellement en service.