Des milliers de personnes ont manifesté jeudi à Téhéran à l'occasion du 31e anniversaire de la prise de l'ambassade des États-Unis par des étudiants islamistes en scandant des slogans anti-américains.

Dans le même temps, le porte-parole de la diplomatie iranienne, a salué la décision des États-Unis de classer comme organisation terroriste le groupe sunnite Joundallah qui mène une rébellion sanglante dans le sud-est iranien, la qualifiant de «pas dans la bonne direction», selon l'agence de presse Fars.

Rassemblés devant le bâtiment fermé de l'ambassade des États-Unis, les protestataires, en majorité des écoliers et des lycéens, brandissaient des banderoles proclamant «Mort à l'Amérique», Mort à Israël» ou encore «O Leader, je sacrifie ma vie pour toi», en référence au guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei.

«Les États-Unis demeurent le Grand Satan et l'ennemi numéro un» de l'Iran, a indiqué la déclaration finale du rassemblement.

«Le gouvernement et la nation doivent être vigilants face à la politique anti-islamique et trompeuse des États-Unis», ajoute le communiqué.

Le 4 novembre 1979, des étudiants islamistes avaient pris d'assaut  l'ambassade américaine avant de prendre en otage ses diplomates, restés détenus pendant 444 jours. Les relations diplomatiques entre Téhéran et Washington avaient ensuite été rompues.

Ces dernières années, certains de ces anciens étudiants ont adopté une position critique à l'égard du pouvoir.

Dans un discours devant les manifestants, l'ayatollah Khamenei a de nouveau justifié la prise de l'ambassade.

«Cette action est le symbole du courage et de l'audace de la jeunesse révolutionnaire face à la toute puissance des États-Unis, car l'occupation du nid d'espions (ambassade, ndlr) a mis à genoux les États-Unis», a-t-il dit.

Il a critiqué les présidents américains qui «prononcent des paroles en apparence amicales mais qui, en réalité, ne sont qu'une main de fer dans un gant de velours». En 2009, le président Barack Obama avait lancé à l'Iran un appel pour tourner une page dans les relations bilatérales.

Mais depuis, les relations entre Téhéran et Washington n'ont cessé de se dégrader, en particulier à cause du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Sous la pression des États-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté en juin une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre l'Iran. Ensuite, les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé leurs propres sanctions contre Téhéran, visant en particulier le secteur énergétique, bancaire et des transports maritimes.

Le président de la radio et télévision d'État, Ezatollah Zargami, qui avait participé à l'assaut de l'ambassade américaine, a critiqué le président Obama dans un discours devant la foule.

«En matière de politique étrangère, M. Obama a été faible et mauvais car il est entouré de conseillers incompétents», a-t-il déclaré.