Au moins 57 personnes ont péri et 248 ont été blessées mardi en début de soirée dans 11 attentats à la voiture piégée coordonnés dans plusieurs quartiers chiites de Bagdad, selon un nouveau bilan donné par une source au sein du ministère de l'Intérieur.

«Au moins 57 personnes ont été tuées et 248 ont été blessées dans 11 attentats à la voiture piégée. Toutes les explosions ont eu lieu au même moment», a déclaré sous le sceau de l'anonymat un responsable du ministère.

Un précédent bilan donné par le ministre de la Santé Saleh Mehdi al-Hasnawi sur la chaîne publique irakienne al-Iraqiya faisait état d'au moins 36 morts et 320 blessés. Le ministre avait précisé que 80% des blessés n'avaient été que légèrement touchés et avaient pu regagner leur domicile.

Un responsable du ministère de l'Intérieur a précisé que les deux plus gros attentats avaient eu lieu contre des restaurants à Kazamiya (nord) et à Husseiniya (est). Le premier a fait six morts et 26 blessés et le second quatre morts et 34 blessés.

De par leur simultanéité et les cibles choisies - des quartiers chiites -, ces attentats portent la marque de la branche irakienne d'Al-Qaïda qui, en dépit d'une nette baisse des violences sur l'essentiel du territoire irakien, a toujours la capacité de frapper fort.

En soirée, quatre obus de mortiers ont par ailleurs été tirés sur le quartier mixte de Ghazaliya, dans l'ouest, a indiqué la même source au sein du ministère de l'Intérieur. Elle n'a pas été en mesure de dire si ces tirs avaient fait des victimes ou des dégâts.

Ces attaques risquent de ruiner les efforts du gouvernement qui cherchent à attirer les investisseurs étrangers. Depuis lundi, se tient la foire internationale de Bagdad où sont présentes 300 sociétés du monde entier.

Le 25 août, 14 voitures piégées, dont certaines pilotées par des kamikazes, avaient explosé à quelques heures d'intervalle dans une dizaine de villes irakiennes, faisant 53 morts et plus de 300 blessés. Cette vague d'attentats avait alors pris pour cible la police.

Si le niveau de violence en Irak est sans commune mesure par rapport au pic observé lors des violences confessionnelles en 2006 et 2007, l'Irak, et notamment sa capitale, demeure le théâtre d'attentats quotidiens, dont les plus sanglants sont imputables à Al-Qaïda.

Dimanche un commando armé a attaqué en pleine messe la cathédrale syriaque catholique Notre-Dame du Perpétuel secours, dans le centre de Bagdad, dans une attaque revendiquée ensuite par l'État islamique en Irak qui a fait 53 morts, parmi lesquels 44 fidèles et deux prêtres.

Ces attaques interviennent alors que le blocage politique se poursuit en Irak où, près de huit mois après les élections législatives, les partis politiques ne sont toujours pas parvenus à trouver d'accord en vue de la formation d'un nouveau gouvernement.

Le mois d'octobre a cependant été le moins sanglant depuis novembre 2009, selon un bilan fourni lundi par les ministères de la Santé, de la Défense et de l'Intérieur. Un total de 194 Irakiens ont péri en octobre, un chiffre gonflé par le bilan particulièrement élevé de l'attaque de la cathédrale syriaque catholique à Bagdad.

Réactions de la Maison Blanche

La Maison Blanche a «fermement» condamné mardi la vague d'attentats meurtriers à la voiture piégée à Bagdad et affirmé que ces attaques, rejetées par les Irakiens, n'empêcheraient pas le pays de progresser.

«Les États-Unis condamnent fermement la violence atroce (...), résultat de nombreux attentats terroristes à Bagdad qui ont tué un grand nombre d'Irakiens innocents et en ont blessé des centaines d'autres», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Michael Hammer.