Cinq combattants islamistes ont été tués jeudi par des tirs de drone américain, la troisième attaque de ce type en 24 heures dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, bastion des talibans et de leurs alliés d'Al-Qaïda, selon des responsables de la sécurité.

Au total, 11 insurgés ont été tués dans ces attaques qui ont toutes visé le Waziristan du Nord, une des principales bases arrière des insurgés qui mènent la rébellion contre les forces afghanes et de l'OTAN de l'autre côté de la frontière.

La quasi totalité des tirs de drones américains au Pakistan ces derniers mois ont été menées dans ce district tribal, bastion du réseau Haqqani, impliqué dans de nombreuses attaques en Afghanistan, notamment l'attentat suicide qui a tué sept agents de la CIA en décembre 2009 à Khost.

Les États-Unis demandent depuis plusieurs mois au Pakistan, leur allié à qui ils viennent d'offrir une aide militaire supplémentaire de deux milliards de dollars, d'intervenir militairement au Waziristan du Nord, où la frontière afghane serpente dans un relief montagneux, difficile d'accès.

Cinq insurgés, dont trois combattants arabes, ont été tués jeudi par deux tirs de missiles sur un campement rebelle du village de Ismail Kehl, à environ 40 km à l'ouest de Miranshah, la principale ville du Waziristan du Nord, selon plusieurs responsables pakistanais de la sécurité.

«La cible était un campement d'insurgés», ont indiqué ces sources. «Trois Arabes (combattants d'Al Qaïda originaires du Moyen Orient ou du Maghreb, ndlr), un Afghan et une personne de la région ont été tués», a déclaré un des responsables, tandis qu'un autre ajoutait que deux autres personnes au moins avaient été blessées.

Mercredi, six rebelles avaient été tués par deux attaques de drones dans le même district.

Ces bilans et le fait que les victimes sont effectivement des combattants rebelles, n'était pas vérifiable de source indépendante.

Le Pakistan condamne officiellement ces tirs de drones qui nourrissent un fort sentiment anti-américain sur son territoire, dénonçant une atteinte à sa souveraineté. Mais les médias pakistanais et américains se font régulièrement l'écho d'un accord secret entre Islamabad et Washington les autorisant.

Le nombre de ces attaques a considérablement augmenté cette année. Près de 35 ont été menées depuis début septembre qui ont tué plus de 185 personnes, et près de 150, fatales à plus de 1200 personnes, depuis août 2008.

Les zones tribales pakistanaises sont pointées du doigt par Washington et l'Union européenne comme un centre de planification d'attentats et d'attaques commandos en Europe, notamment en Grande-Bretagne, France et Allemagne.