L'armée américaine a placé en détention un de ses soldats après la mort, apparemment par balles, d'un taliban présumé retrouvé dans sa cellule dans la province de Kandahar, a annoncé mardi soir le commandement des forces américaines en Afghanistan.

«Un soldat américain a été placé en détention après la mort d'un insurgé taliban retrouvé mort dimanche dans sa cellule dans le district d'Arghandab, dans la province de Kandahar», indiquent les forces américaines dans un communiqué.

Le détenu est «apparemment mort d'une blessure par balle», soulignent les militaires américains.

Il avait été capturé samedi lors d'une opération dans le district d'Arghandab et était un «responsable taliban» dans le district, selon le commandement américain.

La présidence afghane avait annoncé plus tôt dans la journée qu'un prisonnier afghan - mollah Mohibullah - pourrait avoir été tué dans sa cellule par des forces internationales et avait ordonné une enquête pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès.

«Selon les éléments reçus depuis le district d'Arghandab, les troupes de l'Otan sont entrées dans la prison du district à 21h30 dimanche soir et ont tué le prisonnier», avait déclaré la présidence dans un communiqué.

Le commandement de l'Otan à Kaboul avait annoncé dès lundi l'ouverture d'une enquête se contentant de dire qu'un Afghan avait été «retrouvé mort dans sa cellule».

Les forces internationales et l'armée afghane conduisent une opération de grande envergure depuis plusieurs mois dans cette province, bastion de la rébellion des talibans, notamment dans le district d'Arghandab.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont critiqué ces dernières années les conditions de détention des prisonniers de la coalition internationale en Afghanistan.

Dans un rapport publié la semaine dernière, l'une d'elle, Open Society Foundation, fondée et présidée par le milliardaire américano-hongrois George Soros, a affirmé que les Etats-Unis disposaient d'une prison secrète en Afghanistan, sur la base militaire de Bagram (nord-est) et que les détenus y subissaient de mauvais traitements.

L'organisation y assure avoir recueilli le témoignage de 18 personnes qui disent y avoir été emprisonnées entre 2007 et 2010. Ils racontent que les détenus sont exposés à une lumière ou à un froid excessifs, privés de sommeil ou encore laissés sans vêtements. La nourriture y est impropre à la consommation, et il est impossible de pratiquer sa religion, ajoutent-ils.

Cette «prison secrète», appelée «prison noire», ou «prison de Tor» par les Afghans, est distincte de la prison officielle de Bagram, précise le rapport.

Un porte-parole du Pentagone a répondu que «le ministère de la Défense n'avait aucune prison secrète», mais qu'une enquête était en cours pour vérifier les affirmations du rapport.