Le Hamas a promis jeudi de poursuivre ses opérations anti-israéliennes en Cisjordanie malgré la vague d'arrestations de ses sympathisants dans ce territoire lancée par les forces de l'Autorité palestinienne en coopération avec Israël.

«Les opérations de résistance continueront et ces actions ne parviendront pas à affaiblir la résistance ni à apporter la sécurité à l'occupation» israélienne, a déclaré Sami Abou Zouhri, porte-parole du mouvement islamiste, lors d'une conférence de presse à Gaza, en référence à la coordination renforcée entre l'Autorité et Israël après deux attaques en 24 heures visant des colons.

«Le véritable représentant du peuple palestinien, ce sont les forces de la résistance», a lancé le responsable du Hamas, opposé aux négociations de paix engagées jeudi à Washington entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou sous les auspices du président Barack Obama.

La direction du Hamas à Gaza a fait état jeudi de l'arrestation de 550 de ses militants, sympathisants et membres de leurs familles par l'Autorité palestinienne, mais un haut responsable du mouvement en Cisjordanie a estimé leur nombre à environ 150.

Administrant la majeure partie de la Cisjordanie, l'Autorité palestinienne a pour sa part démenti toute arrestation en connexion avec les attaques contre des Israéliens mardi et mercredi, dont la première a coûté la vie à quatre colons près de Hébron, et la seconde a fait deux blessés à l'est de Ramallah.

Les forces israéliennes ont arrêté huit «Palestiniens recherchés» à Hébron et dans les environs, a indiqué une porte-parole de l'armée, sans préciser si ces arrestations étaient liées aux récents incidents.

Un officier israélien s'est félicité de la coopération entre l'armée israélienne et les services de sécurité palestiniens. «La coopération continue malgré ces attentats et elle a même atteint un niveau parmi les plus élevés depuis les accords d'Oslo en 1993», a déclaré à l'AFP un officier de l'administration militaire israélienne en Cisjordanie.

«Les services de sécurité de l'Autorité palestinienne ont arrêté des centaines de terroristes du Hamas depuis ces attentats», a ajouté ce gradé sous couvert de l'anonymat.

Un autre militaire, le général Nitzan Alon, en poste en Cisjordanie, a cependant averti qu'il «pourrait y avoir d'autres attentats parallèlement à la relance du processus politique».

En réaction, le Conseil des implantations juives en Cisjordanie (Yesha), principale organisation représentative des colons, a entrepris de reprendre les chantiers de construction sans attendre la fin du moratoire de 10 mois décrété par le gouvernement Nétanyahou s'achevant le 26 septembre.

Ainsi, des colons ont commencé jeudi soir à bâtir une maison dans l'implantation de Beit Haggai, près de Hébron, où résidaient les victimes de l'attentat de mardi.

Les attaques anti-israéliennes ont été revendiquées par la branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam. Elles sont les premières orchestrées par le Hamas en Cisjordanie, hors de son fief de Gaza, depuis le début 2008.

Dans un communiqué, les Brigades Ezzedine al-Qassam ont affirmé que «l'opération de Ramallah est un message à l'adresse de ceux qui ont promis aux sionistes que l'opération de Hébron ne se répèterait pas».

Le Hamas accuse le président Abbas et les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne de collusion avec «l'ennemi sioniste pour déraciner la résistance».

La déchirure interpalestinienne remonte à juin 2007 lorsque le Hamas, au terme d'un coup de force, a chassé de la bande de Gaza le Fatah, parti loyal à l'Autorité palestinienne, qui ne contrôle plus que la Cisjordanie.