Les pays arabes sont d'accord sur le principe de pourparlers directs avec Israël, mais laissent au président palestinien Mahmoud Abbas le soin de juger quand les conditions seront réunies pour qu'ils débutent, a-t-on appris jeudi à l'issue d'une réunion de la Ligue arabe.

«Je serai clair. Il y a un accord mais en sachant ce qui sera discuté et comment les négociations directes seront menées», a déclaré Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, qui présidait au Caire la rencontre à laquelle participait M. Abbas.

«Nous laissons au président palestinien le soin d'évaluer quand les conditions permettront de débuter de telles négociations» pour lesquelles Washington exerce de fortes pressions, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rapidement réagi en se déclarant prêt à des négociations «directes et franches» avec l'Autorité palestinienne.

Les Etats-Unis ont jugé eux «encourageants» les signes de soutien manifestés par la Ligue arabe à une reprise du dialogue direct.

Washington et d'autres pays ont intensifié les pressions en faveur de négociation directes, au lieu des discussions indirectes conduites sans grand succès depuis début mai sous la houlette de Washington.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a quant à lui insisté sur la nécessité d'obtenir des «garanties écrites» pour ces discussions directes, qui doivent selon lui «être sérieuses» et porter sur le «statut final» d'un futur Etat palestinien et d'un accord de paix.

Un haut diplomate arabe a déclaré à l'AFP qu'il s'agissait d'appuyer toute décision que les Palestinien prendront. «La décision revient aux Palestiniens et nous l'appuierons», a-t-il souligné sous couvert de l'anonymat.

Le Premier ministre qatari a indiqué qu'une lettre allait être envoyée au président américain Barack Obama exposant «comment nous voyons tout processus de paix ou négociation directe».

«Les Arabes ont demandé dans leur lettre à Obama qu'il soit fait référence aux frontières de 1967 de l'Etat palestinien, avec des échanges territoriaux mutuellement agréés, ainsi qu'à la fin de la colonisation» israélienne dans les territoires occupés, a précisé à l'AFP le principal négociateur palestinien Saëb Erakat.

M. Abbas a été entendu à huis-clos par le comité de la Ligue chargé du suivi de l'initiative arabe de paix, réuni en présence de plusieurs ministres des Affaires étrangères.

Lors d'une rencontre avec des responsables de la presse égyptienne mercredi, M. Abbas avait réaffirmé ses exigences pour un retour au dialogue direct, interrompu depuis l'offensive d'Israël à Gaza fin 2008.

Le responsable palestinien, cité par l'agence officielle égyptienne Mena, a déclaré qu'il «n'entamerait pas de négociations directes tant que l'on n'aurait pas de perspectives sérieuses sur les frontières de 1967 et la fin de la colonisation», des conditions jugées inacceptables par le gouvernement de M. Netanyahu.

«Quand je recevrai des garanties (sur ces sujets) alors j'engagerai immédiatement des négociations», a-t-il poursuivi.

M. Abbas a assuré qu'il faisait face à «des pressions comme je n'en ai jamais connues avant dans ma vie, de la part de l'administration américaine, de l'Union européenne et du secrétaire général de l'ONU».

Le président américain Barack Obama, avait dit le 6 juillet espérer que les négociations directes reprennent avant le 26 septembre. Les Etats-Unis «poussent sans relâche» à la reprise du dialogue de paix direct entre Israël et les Palestiniens, a également assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley.