Le Pakistan a désespérément besoin de nouvelles écoles pour contrer l'extrémisme islamiste, mais les madrassas, ou écoles coraniques, ne sont pas le problème principal, selon une étude américaine publiée mercredi.

Moins de 10% des jeunes Pakistanais fréquentent les écoles coraniques et ce nombre n'est pas en augmentation, selon cette étude de la Brookings Institution, un groupe de réflexion de Washington.

Et la plupart des parents pakistanais préfèrent ne pas envoyer leurs enfants à l'école du tout que de les voir fréquenter les madrassas, selon Rebecca Winthrop, de la Brookings Institution, co-auteur de l'étude.

«Nous devons prendre le rôle militant des madrassas très, très au sérieux. En tout état de cause, elles devraient être fermées», a-t-elle déclaré lors de la présentation de l'étude. Mais, a-t-elle ajouté, «nous devrions laisser les Pakistanais débattre du rôle de l'islam dans le système éducatif. Il serait infructueux que des étrangers --nous, les Américains-- commencent à intervenir,» dans le débat.

Selon l'étude, l'urgence consiste surtout à augmenter l'offre scolaire au Pakistan, où le taux d'alphabétisation est de 56%, l'un des plus bas au monde si l'on excepte l'Afrique subsaharienne.

Selon une estimation citée par Mme Winthrop, si le Pakistan faisait passer le taux de scolarisation en école primaire des deux tiers actuellement à 87%, soit la moyenne mondiale, le risque de conflit dans le pays diminuerait des trois quarts.

L'étude insiste aussi sur la nécessité d'améliorer les performances des écoles publiques, dont beaucoup sont incapables d'inculquer à leurs élèves des connaissances de base et entretiennent les préjugés vis-à-vis de l'Inde et des hindous.

Le Congrès américain a approuvé l'an dernier un plan de 7,5 milliards de dollars pour la construction d'écoles, d'infrastructures et le renforcement des institutions démocratiques au Pakistan.