Le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, a réitéré lundi à l'ONU qu'Israël ne tolèrerait pas qu'un nouveau navire, en provenance du Liban, cherche à forcer le blocus de Gaza, qu'Israël vient d'alléger, et tiendrait Beyrouth responsable des conséquences.

«Une organisation, probablement soutenue par un groupe terroriste, essaie d'envoyer à nouveau un navire à Gaza. Je dis à tout le monde que c'est un peu irresponsable», a déclaré M. Barak à la presse à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Il a demandé à ce bateau de passer par le port israélien d'Ashdod, ajoutant: «nous ne pouvons accepter que quelqu'un essaye d'arriver par mer jusqu'à Gaza».

«Nous considérerons le gouvernement du Liban responsable de tout navire venant de ses ports et de toute personne qui embarquerait sur ces navires. Il pourrait y avoir des frictions qui conduiraient à la violence, ce qui est totalement inutile et ne pourrait pas être justifié maintenant que la voie vers Gaza est ouverte», a ajouté M. Barak.

L'ambassadrice d'Israël à l'ONU, Gabriela Shalev, avait averti, dans une lettre adressée à l'organisation, que l'Etat hébreu était en droit d'user de «tous les moyens» pour éviter que des militantes se rendent par bateau du Liban à Gaza, précisant qu'Israël soupçonne ces militantes d'être liées au mouvement chiite libanais Hezbollah, selon les médias israéliens.

Un groupe d'une cinquantaine de femmes, dont 30 Libanaises, entend rallier Gaza à bord d'un navire chargé d'aides, le Mariam. Aucune date de départ n'a encore été avancée. Le Hezbollah a souligné vendredi qu'il n'était pas impliqué dans le projet.

M. Barak avait déjà prévenu le Liban qu'il serait «responsable» si «une confrontation violente et dangereuse» avait lieu.

Israël a annoncé dimanche qu'il laisserait désormais passer à Gaza toutes les marchandises ne figurant pas sur une liste de produits interdits comprenant les armes, le matériel militaire ou les équipements susceptibles d'être exploités à des fins guerrières.

Il était soumis aux pressions accrues de la communauté internationale pour améliorer le sort des 1,5 million d'habitants du territoire palestinien, après l'assaut meurtrier de la marine israélienne le 31 mai contre une flottille humanitaire internationale qui tentait de «briser» ce blocus.

A cet égard, M. Barak a indiqué avoir demandé à M. Ban de suspendre ses efforts en vue d'une enquête internationale sur les événements du 31 mai, alors qu'Israël souhaite mener lui-même cette investigation.

«Nous avons fait valoir que pour l'instant, tant que ces nouvelles flottilles sont en préparation, il vaut sans doute mieux laisser de côté cette idée pendant un certain temps et nous allons poursuivre avec notre propre enquête, dont nous sommes convaincus qu'elle peut être indépendante, sérieuse et crédible», a-t-il dit.