Le cabinet de sécurité israélien, sous la pression de la communauté internationale a discuté mercredi d'un allègement du blocus imposé depuis quatre ans à la bande de Gaza, qui permettrait l'entrée de plus de marchandises, sans lever le blocus maritime.

Ce cabinet, qui regroupe la moitié du gouvernement, a débattu des nouveaux produits autorisés à entrer dans le territoire palestinien, a précisé la radio publique israélienne. Il s'est séparé sans prendre de décision et devait poursuivre ses délibérations jeudi.

Il devrait donner son feu vert, après des mois de gel, à des projets de construction ou de réfection d'écoles et d'autres bâtiments publics de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés de Palestine (UNRWA), selon la radio.

Auparavant, M. Nétanyahou avait tenu à souligner que le blocus maritime resterait en vigueur.

Selon lui, cette mesure est indispensable pour empêcher Gaza de «devenir un port iranien» par lequel transiteraient des armes acheminées par bateau, dont des roquettes et missiles capables de menacer la région de Tel-Aviv.

Les nouvelles règles du blocus devraient prévoir l'établissement d'une «liste noire» de quelque 120 produits ou matériaux interdits, parce que pouvant être exploités à des «fins militaires», tandis que le reste serait libre d'entrée à Gaza.

Les matériaux de construction, comme les tuyaux pouvant servir à la fabrication de roquettes artisanales, ainsi que le ciment et le gravier, susceptibles d'être utilisés par les groupes armés palestiniens pour bâtir des «bunkers» resteront interdits, selon le voeu des dirigeants israéliens.

Israël a autorisé mercredi l'entrée de huit camions de couverts et autres ustensiles de cuisine, pour la première fois depuis 2006, a affirmé Raëd Fattouh, un responsable des frontières de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire par le Hamas islamiste en juin 2007.

M. Fattouh a ajouté que le nombre de produits autorisés par Israël était désormais de 140. Selon l'organisation israélienne des droits de l'homme Gisha, ce nombre dépassait 4 000 avant 2007.

Israël a imposé un blocus au territoire palestinien en juin 2006 après la capture par un commando palestinien d'un soldat israélien, toujours détenu à Gaza. L'État hébreu a ensuite renforcé cet embargo après la prise de contrôle du Hamas.

Sur le terrain, toutefois, ce blocus est contourné via des centaines de tunnels clandestins creusés par les Palestiniens sous la frontière entre le sud de la bande de Gaza et l'Égypte.

Le gouvernement israélien a jusqu'à présent refusé de desserrer son étau de crainte, selon les commentateurs, de donner l'impression de céder au Hamas.

Mais depuis que la marine israélienne a pris d'assaut le 31 mai une flottille humanitaire internationale qui tentait de «briser» le blocus de Gaza, un raid controversé au cours duquel neuf civils turcs ont été tués, Israël est confronté à de fortes pressions pour alléger son embargo. Quelque 80% des Gazaouis (1,5 million) dépendent de l'aide internationale.

Lundi, l'Union européenne a dit avoir reçu des indications de la part d'Israël sur un assouplissement rapide du blocus «inacceptable» de Gaza.

L'UE est disposée à jouer un rôle dans le contrôle des marchandises en transit vers Gaza par mer et terre, selon des modalités redéfinies.

Par ailleurs, la «commission publique indépendante», comprenant deux  observateurs étrangers, mise en place par le gouvernement Nétanyahou pour examiner la légalité du blocus maritime de Gaza et du raid contre la flottille devait se réunir mercredi pour la première fois.