Trois soldats de l'OTAN ainsi que 11 civils, dont des femmes et des enfants, ont péri vendredi au cours de deux attentats dans le sud de l'Afghanistan, derniers épisodes d'une série meurtrière cette semaine pour les Afghans et les forces internationales.

Ces nouvelles attaques interviennent alors que le premier ministre britannique, David Cameron, arrivé jeudi à Kaboul pour sa première visite officielle, a dû revoir son programme dans le Sud pour des raisons de sécurité.

Neuf civils, dont quatre femmes et trois enfants, ont été tués dans la matinée par l'explosion d'une mine artisanale au passage de leur minibus dans la province de Kandahar, et huit autres passagers ont été blessés.

Le drame s'est produit à Maywand, sur la route principale menant à Kandahar, la capitale de la province, bastion des talibans, a précisé à l'AFP Zalmaï Ayobi, le porte-parole du gouvernorat provincial.

Cinq des huit blessés sont dans un état critique.

Les mines artisanales, déclenchées à distance ou par le poids du véhicule, sont, avec les attentats suicide, l'arme de prédilection des talibans contre les forces internationales et afghanes, mais de nombreux civils en sont régulièrement victimes.

Vendredi également, deux soldats de l'OTAN et deux civils afghans ont trouvé la mort dans l'explosion d'une bombe sur un petit marché dans la province de Zaboul.

Pour l'OTAN, il s'agissait d'un engin artisanal, mais les autorités locales ont parlé d'attentat suicide.

«Un kamikaze à pied a visé une patrouille des forces internationales sur le marché de Shah Joy», a précisé le porte-parole du gouverneur de la province, Mohammad Jan Ransoulyar.

Un troisième soldat est mort plus tard dans une attaque des insurgés dans l'est du pays, portant à 27 le nombre de soldats de l'OTAN tués depuis dimanche.

Au total, 257 soldats étrangers ont péri depuis le début de l'année en Afghanistan.

Mercredi soir, 40 personnes avaient été tuées dans un attentat suicide au nord de Kandahar. Le kamikaze avait actionné sa ceinture d'explosifs pendant un mariage où des membres d'une «milice anti-talibane» se trouvaient. Cet attentat avait été l'un des plus meurtriers en Afghanistan depuis près d'un an.

Les forces internationales, troupes américaines en tête, sont engagées dans une longue offensive dans la province de Kandahar dont l'apogée, annoncée initialement pour juillet ou août, sera repoussée de deux ou trois mois selon les généraux américains.

«Je pense que (l'opération) sera menée plus lentement que nous ne l'avions prévu au départ», a déclaré jeudi le général américain, Stanley McChrystal, commandant en chef des forces internationales en Afghanistan.

À Bruxelles, l'OTAN a par ailleurs reconnu n'enregistrer pour l'instant que des «progrès mesurés» face aux talibans, tandis que le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a appelé à la patience avant de dresser un bilan de la nouvelle stratégie anti-insurrectionnelle.

«Les opérations que nous menons en Afghanistan, enregistrent des progrès mesurés, s'agissant d'étendre l'influence du gouvernement afghan, de faire évoluer la situation politique et de marginaliser l'insurrection», ont estimé les ministres de la Défense de l'OTAN dans une déclaration à l'issue d'une réunion de deux jours à Bruxelles.

De son côté, le premier ministre britannique a poursuivi vendredi sa visite en Afghanistan. Après avoir rencontré le président Hamid Karzaï jeudi et avoir annoncé que la Grande-Bretagne n'enverrait pas de troupes supplémentaires en Afghanistan, M. Cameron a dû annuler une visite sur une base avancée des forces britanniques dans le sud du pays pour des raisons de sécurité.

M. Cameron est donc resté à Camp Bastion, dans la province du Helmand, où sont basés des soldats britanniques.