La Syrie a indiqué samedi vouloir engager un dialogue «constructif» entre l'Iran et les pays occidentaux sur le programme nucléaire iranien controversé et a répété son opposition à l'imposition de sanctions contre Téhéran.

«Les sanctions ne constituent pas une solution (au problème) entre l'Iran et l'Occident. Nous cherchons à engager un dialogue constructif entre les deux parties pour parvenir à une solution pacifique», a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien Michael Spindelegger, en visite en Syrie.

«L'Iran ne possède pas de programme nucléaire militaire», a affirmé M. Mouallem dont le pays est un partenaire stratégique de l'Iran.

Les Occidentaux suspectent Téhéran de chercher à obtenir l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil. Reprochant à l'Iran son manque de transparence dans ce dossier, ils envisagent de lui imposer de nouvelles sanctions.

En visite samedi en Syrie, le Premier ministre français François Fillon a exprimé le souhait que la Syrie puisse aider à convaincre l'Iran à changer d'attitude sur le dossier du nucléaire qui est «préoccupant».

«Nous souhaitons que la Syrie nous aide dans cet effort pour que l'Iran renonce à des décisions dangereuses pour la paix dans le monde», a-t-il expliqué.

M. Mouallem a en outre de nouveau rejeté la volonté de certains Etats occidentaux, notamment les Etats-Unis, de mettre à mal les relations privilégiées entre la Syrie et l'Iran.

«La Syrie rejette toute condition qui limite ses relations extérieures», a-t-il dit.

Concernant les relations syro-américaines, qui connaissent un réchauffement après plus de cinq années de rapports tendus, M. Mouallem a estimé que «la normalisation de (ces) relations est extrêmement importante pour édifier une plate-forme qui servirait un jour au (lancement) de négociations directes entre la Syrie et Israël».

La Syrie et Israël avaient engagé en mai 2008 des négociations indirectes, par l'intermédiaire de la Turquie, portant sur le plateau du Golan occupé par Israël en 1967 puis annexé, ainsi que sur un éventuel accord de paix.

Mais ces pourparlers ont été rompus après l'offensive israélienne contre la bande de Gaza à l'hiver 2008-2009.

«Nous voulons reprendre les négociations au point où elles se sont arrêtées (...) pour aboutir à un accord de paix» avec Israël, a indiqué M. Mouallem.

Mais il a jugé «inacceptable» que les négociations reprennent sans conditions préalables comme le souhaite Israël.