Le Yémen a annoncé mercredi avoir tué un des chefs d'Al-Qaeda après l'arrestation de quatre de ses partisans dans la province orientale de Chabwa, où seraient réfugiés les principaux responsables du réseau d'Oussama ben Laden.

«Abdallah Mehdar, l'un des chefs de l'organisation terroriste d'Al-Qaeda, a été tué à l'issue d'affrontements avec les forces de sécurité», a annoncé l'agence officielle SABA.

Le gouverneur de la province de Chabwa (600 km à l'est de Sanaa), Ali Hassan al-Ahmadi, a précisé à l'AFP que Mehdar «a été tué par les forces de sécurité qui ont encerclé la maison où il était réfugié à Houta», dans cette province.

Mehdar, 47 ans, figure sur une liste de 152 personnes recherchées au Yémen, dont 86 Saoudiens, publiée en 2009 par le ministère yéménite de l'Intérieur.

Le chef d'Al-Qaeda dans la Péninsule arabique (Aqpa), le Yéménite Nasser Al-Whaychi, et son adjoint, le Saoudien Saïd al-Chahrani, figurent sur cette liste, comportant des chefs locaux et des combattants présumés du réseau extrémiste.

Les forces de sécurité avaient assiégé la maison de Mehdar après le refus par ce dernier d'une médiation tribale lui proposant de se rendre.

Quatre des partisans de Mehdar avaient été arrêtés mardi soir, dont deux blessés lors des affrontements avec les forces de sécurité.

Un chef tribal de la région avait indiqué à l'AFP mardi que quelque 18 jeunes suspects avaient réussi à échapper aux forces de l'ordre et s'étaient dirigés vers les montagnes.

Par ailleurs, deux policiers ont été tués et quatre autres blessés dans une embuscade tendue mardi soir par des hommes armés à un convoi de renforts des services de sécurité se rendant d'Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa,  Houta, a indiqué à l'AFP le gouverneur de Chabwa.

Un responsable des services de sécurité a précisé que les auteurs de l'embuscade, qui a eu lieu près de la localité de Naqaba, à 60 km d'Ataq, seraient «des activistes d'Al-Qaeda».

Le Yémen, pays d'origine de la famille d'Oussama ben Laden et allié des États-Unis dans leur guerre contre le terrorisme, a intensifié ses opérations contre Al-Qaeda après la revendication par ce groupe de l'attentat manqué de Noël contre un avion américain pour lequel a été inculpé le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, qui avait séjourné au Yémen.

Les autorités ont envoyé ces dernières semaines des renforts dans l'est du pays pour pourchasser les membres présumés de l'organisation qui y sont bien implantés, notamment à Chabwa.

Le 24 décembre, l'armée avait mené une opération d'envergure dans cette province où elle avait lancé un raid aérien contre une réunion d'un groupe d'Al-Qaeda qui s'était soldé par la mort, selon Sanaa, de 34 personnes.

Nasser Al-Whaychi et Saïd al-Chahrani, qui s'étaient repliés sur la province de Chabwa après une première opération lancée le 17 décembre dans la province voisine d'Abyane, étaient la cible du raid mais ils avaient réussi à échapper à l'attaque, selon une source de sécurité.

Par ailleurs, le Yémen a affirmé mercredi que sa proposition de dialogue avec Al-Qaeda se limitait à parler aux repentis du réseau «dans le cadre d'un programme de réhabilitation», dans une mise au point au lendemain de déclarations de son ministre des Affaires étrangères, Abou Bakr Al-Kourbi.

Le ministre avait affirmé mardi que le dialogue était «le meilleur moyen de résoudre les divergences» avec les Houthis (rebelles chiites) et Al-Qaeda s'ils déposent les armes et renoncent à la violence et au terrorisme», reprenant l'idée du dialogue avec Al-Qaeda avancée par le président Ali Abdallah Saleh samedi.