L'Iran «s'isole» en posant aux grandes puissances un ultimatum pour qu'elles acceptent un échange d'uranium selon les modalités fixées par Téhéran, a déclaré samedi un responsable américain.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité (NSC), Mike Hammer, a rejeté l'ultimatum présenté quelques heures plus tôt par le gouvernement iranien, déclarant que la proposition de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) prévoyant l'enrichissement d'uranium iranien à l'étranger était suffisante.

Le président américain Barack Obama et le président français Nicolas Sarkozy avaient fixé à l'Iran l'échéance de la fin de l'année 2009 pour accepter cette offre de l'AIEA. Mais Téhéran, après avoir accepté le projet en principe, l'a refusé.

«L'AIEA a une proposition équilibrée sur la table, qui remplirait la demande en combustible (nucléaire, ndlr) formulée par l'Iran lui-même et qui a le soutien de la communauté internationale», a déclaré M. Hammer.

«Si l'objectif de l'Iran est l'accès au combustible, il n'y a absolument aucune raison pour que la proposition existante, que l'Iran avait acceptée en principe à Genève, soit insuffisante. Le gouvernement iranien s'isole», a ajouté le responsable américain.

Le projet de l'AIEA prévoit que Téhéran fasse enrichir à 20% par la Russie la plus grosse partie de son uranium faiblement enrichi pour obtenir en retour du combustible pour son réacteur de recherche.

Cet accord devait permettre d'apaiser les inquiétudes des capitales occidentales qui considèrent que Téhéran cherche à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.

Le refus iranien a entraîné une condamnation de Téhéran par l'AIEA et la menace de nouvelles sanctions internationales à l'ONU.

Mardi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a déclaré que l'Iran était prêt à «un échange par étapes du combustible».

Et samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré: «La communauté internationale a juste un mois pour se décider» à accepter ou non les conditions de Téhéran, «sinon, Téhéran enrichira l'uranium à un niveau supérieur».

«Ceci est un ultimatum», a ajouté M. Mottaki, cité par la télévision d'Etat iranienne.