Le parlement afghan a rejeté samedi près des trois-quarts des ministres présentés par le président Hamid Karzaï mais a approuvé les postes-clé de la Défense et de l'Intérieur.

«Sur les 24 candidats proposés au parlement, sept ont réussi à obtenir votre vote de confiance», a déclaré le président du parlement Mohammad Yunus Qanoni juste après le décompte des votes des députés.

Seuls les ministres de l'Intérieur, de la Défense, de l'Éducation, de la Culture, de l'Agriculture et de l'Industrie ont été approuvés.

Les ministres-clé de l'Intérieur, Mohammad Hanif Atmar, et de la Défense, Abdul Rahim Wardak, qui avaient le soutien des pays occidentaux, ont donc été reconduits.

La seule femme proposée par le président n'a pas été retenue à la Condition féminine.

Réélu le 2 novembre au terme d'un scrutin entaché par de nombreuses fraudes, M. Karzaï avait mis plus d'un mois et demi à présenter la composition de son gouvernement aux députés.

Le titulaire du poste de ministre des Affaires étrangères ne sera choisi qu'après la Conférence de Londres le 28 janvier où le ministre sortant Rangin Dadfar Spanta sera présent.

Le Parlement afghan est composé de groupes hétéroclites rassemblant des ex-chefs de guerre de la résistance antisoviétique, leurs anciens adversaires communistes, des technocrates formés en Occident et des personnalités de la société civile.

M. Karzaï, 51 ans, a été réélu à l'issue d'un scrutin présidentiel calamiteux marqué par des fraudes massives en sa faveur lors du premier tour de la présidentielle le 20 août.

La composition de son gouvernement avait été soigneusement étudiée par la communauté internationale, qui ne cesse d'appeler le président Karzaï à lutter contre la corruption endémique jusqu'au sommet de l'État et a réclamé à ce titre un cabinet constitué de ministres intègres et compétents.

Washington, qui a décidé de déployer 30 000 soldats supplémentaires, a ainsi prévenu que l'aide financière américaine serait désormais conditionnée aux efforts dans la lutte contre la corruption.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait également suggéré, fin novembre, au président Karzaï de recruter des ministres ayant un profil d'experts plutôt que des chefs de guerre.

Les députés ont ainsi rejeté la candidature d'Ismaïl Khan, un ancien chef de guerre, au poste de ministre de l'Énergie.