Le cabinet restreint israélien a décidé lundi soir de ne pas entériner pour le moment un accord sur la libération de centaines de détenus palestiniens en échange du soldat Gilad Shalit, détenu par le Hamas et de poursuivre les négociations, a indiqué un communiqué.

«Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) et les ministres ont donné comme instructions à l'équipe des négociateurs (israéliens) de poursuivre leurs efforts en vue du retour de Gilad Shalit dans ses foyers sain et sauf», a affirmé un communiqué du bureau du Premier ministre, sans donner d'autres précisions.

Selon la radio publique, ce communiqué publié après plus quatre heures de discussions lundi soir lors d'une cinquième réunion consacrée à ce dossier en 24 heures signifie que M. Netanyahu s'est pour le moment refusé à donner son feu vert à un projet d'accord mis au point par un médiateur allemand qui supervise en Egypte des négociations entre Israël et le Hamas.

Le «cabinet restreint», qui comprend sept ministres, était très divisé sur l'attitude à adopter à propos des conditions d'un échange entre le tankiste israélien enlevé et détenu depuis trois ans et demi dans la bande de Gaza et près de 1 000 prisonniers palestiniens.

A la mi-journée de lundi, M. Netanyahu avait reçu les parents du jeune soldat, qui se sont installés devant son bureau pour attendre le résultat des délibérations du cabinet gouvernemental.

«Je ne suis ni optimiste ni pessimiste mais j'espère que la décision sera prise aujourd'hui ou demain matin», avait déclaré Noam Shalit, le père de Gilad, à l'issue de l'entretien.

«J'espère que chaque ministre est conscient du fait que son choix va décider si Gilad vivra ou non», avait dit de son côté la mère du jeune homme, Aviva, avant la rencontre.

Dimanche, dans un appel émouvant, le couple avait imploré le Premier ministre de «sauver» leur fils en acceptant de conclure un accord avec le Hamas.

Selon la radio publique, trois ministres dont Ehud Barak (Défense) étaient d'accord pour qu'Israël relâche des centaines de détenus qui seront autorisés à regagner leurs foyers, y compris en Cisjordanie occupée, comme l'exige le Hamas.

Trois autres ministres, dont le nationaliste Avigdor Lieberman (Affaires étrangères), étaient opposés à cette option.

Les haut gradés conviés à ces réunions sont tout aussi divisés, selon la radio: le chef d'état-major Gaby Ashkenazi est pour, mais le patron du service de sécurité intérieure, Youval Diskin, est contre.

M. Netanyahu, qui a un poids déterminant dans le choix, s'était jusqu'à présent prononcé contre une telle libération compte tenu du risque, selon lui, que des prisonniers condamnés pour avoir organisé des attentats suicide ne lancent de nouvelles opérations meurtrières après leur élargissement.

Rumeurs et informations contradictoires se sont multipliées ces dernières semaines sur l'imminence d'un accord.

Le sergent Gilad Shalit, 23 ans, qui a également la nationalité française, a été capturé le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza par un commando palestinien. Il est depuis aux mains du Hamas qui contrôle la bande de Gaza.

Des parents de victimes d'attentats palestiniens opposés à l'échange ont également déposé lundi une lettre au Premier ministre dans laquelle ils dénoncent «ce processus de capitulation face au terrorisme qui conduira à une grave atteinte à la sécurité d'Israël».