Les Occidentaux «ne parviendront pas à isoler l'Iran» sur le dossier nucléaire, a affirmé dimanche le Guide de la République islamique Ali Khamenei en fustigeant notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

L'ayatollah Khamenei, qui s'exprimait devant des milliers de personnes réunies à Téhéran à l'occasion de la fête chiite de Ghadir, a également mis en garde ceux qui, au sein du régime, commettent des «actes interprétés par les ennemis (de l'Iran) comme des signes de division».

«Les dirigeants occidentaux, certains sous l'influence des sionistes, ne font que mentir» à propos du dossier nucléaire iranien, a-t-il affirmé.

«Les Etats-Unis sont à la tête de nos ennemis et la Grande-Bretagne est le plus abominable d'entre eux», a ajouté le numéro un iranien.

«Les Etats-Unis, les sionistes et d'autres pays oppresseurs ont essayé pendant trente ans d'isoler l'Iran, mais il n'y sont pas parvenus et avec l'aide de Dieu ils n'y parviendront pas», a ajouté l'ayatollah Khamenei.

L'Iran a été condamné fin novembre pour sa politique nucléaire par l'AIEA (Agence internationale pour l'énergie atomique), dans une résolution votée par les Occidentaux mais également la Russie et la Chine et qui pourrait ouvrir la voie à des sanctions de l'ONU contre Téhéran.

Bien que l'Iran ait toujours répété que son programme nucléaire était purement civil, une partie de la communauté internationale craint que Téhéran ne développe une capacité d'enrichissement de l'uranium pour se doter de l'arme atomique.

L'ayatollah Khamenei a réaffirmé à cet égard que l'Iran «cherche à maîtriser la technologie nucléaire dont il a besoin, car s'il ne le fait pas aujourd'hui, demain, lorsque l'économie mondiale sera basée sur cette technologie, il sera trop tard». L'Iran ne veut pas «être obligé dans 20 ou 30 ans, de tendre la main aux Occidentaux», a-t-il ajouté.

Le numéro un iranien a par ailleurs affirmé que les Occidentaux, «lorsque les menaces d'attaques militaires ou de sanctions sont inefficaces, utilisent tous les prétextes pour créer des divisions au sein du peuple iranien».

«Nous devons veiller à ne pas prononcer des paroles qui divisent», a-t-il ajouté, avant de lancer un avertissement à ceux qui, à l'intérieur du régime, critiquent son orientation actuelle. «Certains devront répondre devant Dieu pour des actes interprétés par l'ennemi comme des signes de division», a-t-il déclaré.

La réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin et la répression sévère des manifestations qui ont suivi ont fait apparaître de profondes divisions jusque parmi les plus hauts responsables iraniens.

L'ancien président Hachémi Rafsandjani, qui est encore à la tête de deux institutions clefs de la République islamique, l'Assemblée des experts et le Conseil de discernement, a ainsi regretté dimanche que le pouvoir actuel «ne supporte pas les critiques constructives».

Il a appelé à «créer un climat de liberté pour convaincre la majorité de la population» de ne pas se détourner du régime.

«Si la voie de la modération s'impose dans la société, beaucoup de problèmes actuels seront réglés», a-t-il estimé.