Plus de 1000 soldats de l'OTAN appuyés par des forces afghanes ont lancé vendredi une nouvelle offensive dans la province du Helmand, un fief des talibans dans le sud de l'Afghanistan, deux jours après l'annonce par Barack Obama de l'envoi imminent de 30000 soldats en renfort.

«Plus de 1 000 soldats de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (Isaf), en partenariat avec les forces afghanes, ont commencé une opération prévue de longue date dans le nord de la province du Helmand pour nettoyer la zone des forces insurgées», a indiqué la force de l'Alliance atlantique dans un communiqué. Un porte-parole a précisé que l'opération, baptisée «Colère du Cobra», avait commencé vendredi, sans donner plus de détails.

Environ 900 Marines américains, des unités britanniques et 150 soldats et policiers afghans participent à cette offensive qui se déroule dans la vallée de Now Zad, théâtre ces dernières années de nombreux combats entre forces internationales et afghanes et talibans. Ces affrontements ont vidé la ville de Now Zad, autrefois l'une des plus importantes du Helmand.

Début juillet déjà, 4 000 Marines avaient été déployés dans cette province pour la première grande offensive des renforts envoyés par l'administration Obama. Mais leur progression avait été largement entravée par la multitude de bombes artisanales plantées par les rebelles.

Selon l'Isaf, «les insurgés ont fortement miné la zone, et le but de l'opération est d'apporter suffisamment de sécurité aux ONG et au gouvernement pour qu'ils commencent à nettoyer les mines et les bombes artisanales afin de permettre un éventuel retour de la population dans la ville» de Now Zad.

«Pour l'instant, quatre corps de talibans ont été récupérés sur le terrain», a déclaré à l'AFP Daud Ahmadi, le porte-parole du gouverneur de la province. «Nous avons déjà découvert 300 mines et 200 kg d'explosifs», a-t-il ajouté.

Les talibans ont de leur côté confirmé être aux prises avec les forces de l'OTAN. «Nous avons détruit deux véhicules étrangers avec nos mines», a affirmé Yusuf Ahmadi, un de leur porte-parole.

Plus qu'un simple bastion des talibans, le Helmand est l'un des principaux moteurs économiques de la rébellion par sa production d'opium massive, selon plusieurs responsables militaires.

Les rebelles en tirent avantage en participant directement au trafic ou via les taxes ou frais d'escorte qu'ils imposent aux trafiquants, selon l'armée américaine.

«Colère du Cobra» intervient après l'annonce mardi par le président Obama du prochain déploiement de 30 000 soldats américains supplémentaires pour juguler l'insurrection menée par les talibans, qui s'est très largement étendue ces dernières années en dépit de renforts occidentaux réguliers.

113 000 soldats étrangers, dont 71.000 Américains, sont actuellement déployés en Afghanistan, face à une rébellion qui a atteint ces derniers mois des niveaux de violence sans précédent.

Selon le Washington Post, plus de 9.000 hommes du corps des Marines doivent être déployés dans le Helmand dans les jours à venir pour permettre à l'armée américaine de reprendre pied dans ce bastion rebelle.

Réunis vendredi à Bruxelles, les alliés des États-Unis ont promis d'envoyer au cours de l'année à venir au moins 7 000 soldats de plus en Afghanistan, répondant au voeu de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton qui les a appelés à «finir le combat ensemble».

Mme Clinton y a jugé que la guerre en Afghanistan était «un test crucial pour l'OTAN», en se félicitant de «l'engagement important» de ses alliés.

À Washington, le conseiller américain à la sécurité nationale, le général James Jones, a souligné que les États-Unis n'avaient pas l'intention de quitter l'Afghanistan «dans un avenir proche et certainement pas en 2011», date de début de retrait évoquée mardi par M. Obama.