Le ministre de l'Enseignement égyptien, Yousri al-Gamal, a décidé de faire appliquer une directive interdisant le port du niqab, voile intégral ne laissant apercevoir que les yeux, dans les lycées, a rapporté la presse égyptienne mardi.

Le ministère va «réactiver» une décision en ce sens prise en 1995 et confirmée par la Cour constitutionnelle, a affirmé M. al-Gamal, cité par le quotidien gouvernemental Al-Akhbar. Cette décision, rappelle-t-il, prévoit «l'interdiction du port du niqab pour les lycéennes et les enseignantes à l'intérieur des classes».

La montée du port du niqab inquiète les autorités égyptiennes et certains responsables religieux, qui y voient un signe de progrès de l'islam fondamentaliste, dans un pays déjà très conservateur dans ce domaine.

Le débat a été relancé sur la semaine dernière par des déclarations de l'imam de la prestigieuse mosquée cairote d'Al-Azhar, Mohammed Sayyed Tantaoui, qui avait ordonné à une collégienne d'ôter son niqab.

«Le niqab n'est qu'une tradition» qui n'a «pas de lien avec la religion», a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par la presse qui ont déclenché un tollé parmi les Frères musulmans, le principal groupe d'opposition, qui réclame sa démission.

La presse gouvernementale apportait mardi son soutien au cheikh d'Al-Azhar, nommé par le pouvoir.

Le journal Al-Ahram souligne dans un éditorial que le cheikh d'Al-Azhar adopte «une position courageuse et solide» face à ceux qui défendent des idées «qui régnaient durant les ères de décadence de la nation musulmane». Al-Akhbar pour sa part apporte son soutien au responsable religieux face aux «appels à un retour en arrière».