Le chef de l'ONU soutient le président palestinien Mahmoud Abbas dans sa volonté de soumettre finalement au Conseil des droits de l'homme le rapport sur les crimes commis lors de la guerre à Gaza, a déclaré lundi la porte-parole de Ban Ki-moon.

MM. Ban et Abbas se sont entretenus de cette épineuse question lors d'une conversation téléphonique, a précisé la porte-parole, Michèle Montas.

Le secrétaire général des Nations unies, a poursuivi Mme Montas, «a exprimé son soutien à la position du président Abbas et d'autres Etats membres qui consiste à soumettre le rapport Goldstone à l'examen approprié» du Conseil des droits de l'homme, dont le siège se trouve à Genève.

Mahmoud Abbas s'était d'abord attiré les foudres de nombreux Palestiniens -- y compris dans son propre camp -- après avoir défendu le report à mars 2010 du vote d'une résolution sur ce rapport du juge Richard Goldstone, qui accuse notamment Israël de «crimes de guerre» durant son offensive à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009.

Mais, cédant à la pression, le président palestinien a changé d'avis la semaine dernière, en faisant dire qu'il «examinait sérieusement» la possibilité de recommander de référer le rapport devant le Conseil des droits de l'homme. En clair: M. Abbas est désormais contre le report du vote.

Un revirement que Ban Ki-moon a salué, a ajouté Michèle Montas, observant que le chef des Nations unies était, lui aussi, pour que le Conseil des droits de l'homme revienne sur sa décision de reporter l'examen du rapport à mars 2010.

A Genève, le représentant permanent palestinien, Ibrahim Khraishi, a confirmé à l'AFP avoir demandé une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme, ajoutant qu'elle pourrait avoir lieu jeudi ou vendredi.

M. Khraishi a justifié le revirement palestinien par «l'agression israélienne à Jérusalem», où les Palestiniens accusent des extrémistes juifs d'avoir fait intrusion la semaine dernière sur l'esplanade des mosquées, lieu saint de l'islam, ce que la police israélienne a démenti.

Ce différend a été à l'origine d'incidents vendredi lors d'une grève générale et de manifestations palestiniennes pour «la défense de Jérusalem».

Dès mercredi, les Etats membres de l'ONU qui le souhaitent pourront s'exprimer sur le rapport Goldstone à l'occasion du débat public mensuel du Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient.

Dans son rapport, la commission dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone, qui met aussi en cause les Palestiniens, recommande aux deux parties d'effectuer leurs propres enquêtes sur les événements de l'hiver dernier. Si aucun progrès n'était réalisé d'ici six mois, il suggère au Conseil de sécurité de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

A Jérusalem, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré lundi qu'Israël refuse que ses citoyens soient traduits en justice pour crimes de guerre à la suite de l'offensive à Gaza.

Ouvrant la nouvelle session parlementaire, M. Netanyahu a vivement critiqué le rapport Goldstone, estimant que ce document était un obstacle au processus de paix.