Les combats se poursuivaient samedi après-midi dans le nord du Yémen, malgré l'annonce du gouvernement d'une suspension des opérations contre la rébellion à l'occasion de la fin du ramadan.

«Les opérations militaires se poursuivent et les (rebelles) continuent de prendre pour cible les positions des forces gouvernementales», a dit à l'AFP une source de l'armée yéménite sur le terrain.

Les combats se déroulent surtout à Harf-Soufiane (province de Omrane) et à Malahid (province de Saada), a-t-elle précisé.

Les deux parties s'accusent mutuellement de la poursuite des combats.

Un autre responsable militaire a indiqué dans un communiqué que les rebelles «ont poursuivi leurs agressions contre les forces armées à Malahid, Soufiane et Bakem».

Selon un communiqué de la rébellion, les forces gouvernementales «continuent leurs agressions dans la zone des combats malgré l'annonce d'une suspension des opérations militaires».

«Les forces armées ont lancé une incursion (samedi matin) en direction de la préfecture de Soufiane, accompagnée de tirs intensifs de roquettes et d'obus, une situation semblable à l'état de guerre», ajoute le texte.

Le gouvernement avait auparavant annoncé la suspension, à l'occasion de la fin du ramadan, de son offensive et la rébellion s'était dit prête à «examiner» ses conditions pour un cessez-le-feu.

«Les opérations militaires cesseront dans le nord-ouest dès la publication de ce communiqué», a indiqué le gouvernement dans un communiqué publié à 02H00 samedi (23H00 GMT vendredi) sur le site internet du ministère de la Défense.

«La décision a été prise (...) à l'occasion du Fitr», la fête marquant la fin du ramadan, prévue dimanche ou lundi et habituellement célébrée pendant trois à cinq jours.

La décision du gouvernement «répond aussi aux appels des habitants de la province de Saada et d'autres appels (...) pour faire parvenir les besoins immédiats aux habitants et l'assistance aux déplacés», ajoute le texte.

Selon le communiqué, «le cessez-le-feu sera consolidé à partir de midi (09H00 GMT) samedi si les rebelles» acceptent les conditions du gouvernement pour mettre fin à l'offensive lancée le 11 août.

Le gouvernement exige notamment des rebelles «le respect du cessez-le-feu et l'ouverture des routes, l'évacuation de leurs positions et la libération des détenus civils et militaires».

«Nous sommes prêts à examiner» les conditions du gouvernement, a ensuite indiqué Mohamad Abdelsalam, porte-parole du chef rebelle Abdelmalek Al-Houthi, dans des déclarations au téléphone à la chaîne satellitaire du Qatar Al-Jazira.

Il a affirmé que la rébellion s'était par le passé «engagée à revenir à la situation d'avant: avec l'ouverture des routes, l'évacuation des positions (rebelles) et le retour des autorités locales».

«Nous ne souhaitons pas garder les détenus en dépit du fait que le pouvoir détient des prisonniers, certains depuis plus de quatre ans», a-t-il assuré.

Selon des témoins, 80 civils ont été tués mercredi dans un raid aérien de l'armée sur un camp improvisé de déplacés dans la province d'Omrane, un raid condamné par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a appelé à la cessation immédiate des combats.

L'ONU et le CICR avaient réclamé mardi l'ouverture «au plus vite» d'un couloir humanitaire.

Selon l'ONU, quelque 150 000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis 2004, dont 55 000 depuis le 11 août.

Le pouvoir du président Ali Abdallah Salah accuse la rébellion d'être soutenue par «certaines parties en Iran» et de vouloir rétablir l'imamat zaïdite dans le pays, ce que les rebelles démentent.