Alors qu'une organisation afghane accuse les forces étrangères présentes en Afghanistan d'avoir tué de 60 à 70 civils lors d'une frappe aérienne dans la région de Kunduz, le commandant de l'OTAN en Afghanistan a chargé, hier, un major canadien, C.S. Sullivan, d'ouvrir une enquête sur l'incident survenu la semaine dernière.

Hier, les forces de l'OTAN ont pour la première fois reconnu que des civils avaient péri lors d'un bombardement de deux camions-citernes subtilisés par les talibans aux forces internationales. L'intervention aérienne a été ordonnée par un commandant allemand. Malgré les aveux de l'OTAN hier, la chancelière allemande Angela Merkel affirme qu'il est trop tôt pour conclure que des civils font partie du lourd bilan.

 

À ce jour, la mort d'au moins six civils a été confirmée par les autorités afghanes qui estiment que 82 personnes ont péri lors de l'attaque aérienne. Plus de 45 talibans seraient au nombre des victimes, selon la même source.

Dans un rapport indépendant, le groupe Afghanistan Rights Monitor contredit ces estimations gouvernementales et établit à plus de 60 le nombre de victimes civiles.

Cet incident survient quelques semaines après que le commandant des forces de l'OTAN, le général américain Stanley McChrystal, aient annoncé que la protection des civils est sa principale préoccupation.

Choisi pour faire la lumière sur l'affaire, le major Sullivan a déjà été impliqué dans une enquête d'un tir ami américain il y a trois ans. Un soldat canadien était mort après qu'un avion militaire eut ouvert le feu dans la région de Kandahar en septembre 2006.