Les autorités irakiennes ont diffusé dimanche les «aveux» d'un haut responsable de l'ancien parti de Saddam Hussein qui s'est présenté comme le cerveau de l'attentat ayant visé mercredi le ministère des Finances à Bagdad.

Wissam Ali Kazem Ibrahim, âgé de 57 ans, a affirmé dans la vidéo, diffusée au cours d'une conférence de presse à Bagdad, être membre du Baas depuis 1973 et avoir reçu des ordres d'un haut responsable de ce parti basé en Syrie.

«Il y a un mois, mon chef de parti, Sattam Farhan, m'a appelé de Syrie pour mener une opération en vue de déstabiliser le régime», a-t-il affirmé. «J'ai appelé une personne de Mouqdadiyah pour faciliter le passage du véhicule. Il m'a demandé 10 000 dollars», a-t-il ajouté.

Il a précisé que le véhicule avait été piégé à Khales, à 80km au nord-est de la capitale.

«Le véhicule a réussi à franchir deux barrages, le premier à Rachidiyah (au nord de Bagdad), le deuxième à Bagdad. Ensuite, le véhicule est arrivé au ministère des Finances», a-t-il expliqué, soulignant qu'il était, jusqu'en 1995, chef de la police à Mouqdadiyah.

La télévision publique al-Iraqiya a, de son côté, indiqué que plusieurs personnes responsables de barrages, par lesquels était passé le véhicule, avaient été arrêtées.

Après avoir exercé la profession d'avocat, Wissam Ali Kazem Ibrahim a dit avoir rejoint la direction régionale de Diyala du parti Baas et appartenir à la branche dirigée par Mohammed Younès al-Ahmed.

Le parti Baas est divisé en deux branches: l'une dirigée par l'ancien bras droit de Saddam Hussein et ancien vice-président, Ezzat Ibrahim al-Douri, l'autre par Mohammed Younès al-Ahmed, un ancien gouverneur de Mossoul.

Les autorités irakiennes ont annoncé vendredi l'arrestation de personnes membres d'un «réseau terroriste» ayant organisé le double attentat suicide au camion piégé visant les ministères des Affaires étrangères et des Finances, mais elles n'ont donné aucun détail.

Au total, 95 personnes ont été tuées et 600 autres blessés dans les deux attentats.

Après ces attaques, le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, avait dû reconnaître qu'une «réévaluation» des mesures de sécurité était nécessaire.

Les autorités irakiennes ont par ailleurs suspendu le retrait des murs de protection à Bagdad, ont indiqué dimanche des sources aux ministères de l'Intérieur et de la Défense.

«Nous avons pris des mesures radicales pour remédier aux erreurs que les terroristes ont exploitées. Nous punirons quiconque est impliqué dans ces crimes et tous ceux qui ont été incapables de les arrêter», a déclaré samedi M. Maliki dans un discours télévisé.

«Nous avons donné des ordres aux services de sécurité pour qu'ils soient prêts à frapper fort tous ceux qui menacent la stabilité du pays», a-t-il ajouté.