Le colistier du président afghan Hamid Karzaï, Mohammed Qasim Fahim, une figure controversée, a été visé par une tentative d'attentat, dimanche dans le nord de l'Afghanistan, des hommes armés ayant ouvert le feu sur le convoi qui le transportait, a annoncé un responsable.

Selon le gouverneur et le chef de la police de la province de Kunduz, personne n'a été blessé. Mais selon un membre de l'équipe de campagne de M. Karzaï, un cameraman a été blessé.

Près d'une cinquantaine de véhicules accompagnaient le candidat à la vice-présidence, de la province septentrionale de Kunduz à celle, voisine, de Takhar, lorsque l'attaque a eu lieu.

Des hommes armés, dont le nombre n'a pas été précisé, ont tiré sur le convoi avec des fusils-mitrailleurs ainsi que des roquettes.

«Ils ont tiré deux ou trois roquettes et coups de fusils-mitrailleurs. Je ne pense pas que les roquettes aient atteint les véhicules», a déclaré le gouverneur de Kunduz, Mohammad Omar.

Personne n'a été blessé, a-t-il ajouté.

Le chef de la police de la province de Kunduz Abdul Razaq Yaqoubi n'a pas fait non plus état de blessé. Après l'attaque, le convoi a poursuivi son trajet vers la province de Takhar, a-t-il dit.

Waheed Omar, le porte-parole de l'équipe chargée de la campagne de M. Karzaï, a affirmé qu'il s'était agi d'«une tentative d'assassinat», et que le cameraman de l'équipe avait été blessé.

«C'était une tentative d'assassinat, il y a eu un véritable affrontement. Le véhicule de Fahim a été atteint par des balles, mais comme il est blindé, rien ne lui est arrivé. Notre cameraman a été blessé», a-t-il dit à l'AFP.

Cette attaque intervient à moins d'un mois des élections présidentielle et provinciales du 20 août, à l'occasion desquelles le président Karzaï espère obtenir un second mandat.

Le choix de M. Fahim en tant que candidat à la vice-présidence a suscité une forte controverse, cet ancien chef de guerre, qui avait combattu les Soviétiques à l'époque de l'occupation, ayant notamment été accusé par Human Rights Watch et l'ONU d'avoir commis des exactions au cours de la guerre civile en Afghanistan.

Le président Karzaï avait défendu son choix de Mohammad Qasim Fahim comme colistier, assurant que cet ancien chef de guerre, un influent Tadjik, considéré comme un des hommes les plus riches d'Afghanistan, saurait unir le pays.

Ministre de la Défense de M. Karzaï, il avait été limogé par ce dernier en 2004 sous la pression internationale.