Environ 25 civils irakiens ayant travaillé pour l'armée britannique en Irak vont poursuivre le gouvernement britannique estimant ne pas avoir été correctement protégés des extrémistes dans leur pays, ont annoncé mardi leurs avocats à la BBC.

Ces civils, essentiellement des interprètes, disent avoir été visés par des milices locales en Irak, qui voyaient en eux des collaborateurs, et arguent que le gouvernement britannique n'a pas fait suffisamment pour garantir leur sécurité.

 

«Le ministère de la Défense aurait certainement pu prendre des mesures plus appropriées pour protéger l'identité des interprètes et, dans certains cas, ils auraient dû les loger sur les bases», a déclaré à la BBC Sapna Malik, un des représentants légaux de ces Irakiens.

 

Un homme âgé de 28 ans a expliqué à la BBC comment il avait décidé de renoncer à travailler pour les Britanniques après que son meilleur ami eut été torturé et tué.

 

«Je suis tellement déçu. (Après avoir) servi loyalement et fidèlement l'armée britannique, je suis seul sans aucune aide. C'est catastrophique pour moi», a raconté cet homme originaire de Bassorah (sud de l'Irak), qui a travaillé pour les Britanniques de mars à décembre 2005.

 

Il dit avoir tenté de venir en Grande-Bretagne dans le cadre d'un programme migratoire réservé aux Irakiens employés par les Britanniques en Irak. Mais sa candidature a été repoussée.

 

Dans le cadre de ce programme, qui a pris fin en mai, 612 employés locaux irakiens et membres de leur famille ont été autorisés à s'installer au Royaume-Uni, alors que 694 demandes ont été rejetées.

 

«Nous avons pris la décision de concentrer notre aide sur les personnels qui sont restés associés avec nous dans les circonstances les plus difficiles», a réagi un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.

 

Le retrait complet des troupes britanniques d'Irak doit être achevé fin juillet, et moins d'une centaine de militaires britanniques resteront dans le pays pendant un an pour former les forces de sécurité irakiennes.