Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé lundi à une «nouvelle» approche en vue de parvenir à la paix avec les Palestiniens, incluant une reprise immédiate des pourparlers sans conditions.

M. Netanyahu, qui s'exprimait, en duplex depuis Jérusalem, devant l'Aipac (American Israel Public Affairs Comittee), un puissant groupe de pression pro-israélien aux Etats-Unis, n'a pas fait mention de l'objectif d'une solution à deux Etats (israélien et palestinien), prônée par la nouvelle administration du président américain Barack Obama.

«Je pense qu'il est possible de parvenir (à la paix), mais je pense que cela nécessite une nouvelle approche», a-t-il déclaré lors de la conférence annuelle de l'Aipac.

«Cette nouvelle approche que je propose suit une triple voie vers la paix entre Israël et les Palestiniens: une voie politique, une voie sécuritaire et une voie économique», a-t-il expliqué.

«La voie politique, c'est que nous sommes prêts à reprendre les négociations de paix sans délai et sans pré-conditions, le plus tôt sera le mieux», a-t-il détaillé devant les 6 500 délégués de l'Apaic, les ambassadeurs étrangers à Washington et des hommes politiques américains.

La voie sécuritaire implique la poursuite des discussions réunissant le général américain Keith Dayton en coopération avec les Jordaniens et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, en vue de soutenir les forces de sécurité palestiniennes.

«La voie économique signifie que nous sommes prêts à travailler ensemble pour lever autant d'obstacles que possibles pour le développement de (...) l'économie palestinienne», a-t-il précisé.

«Nous voulons travailler avec l'Autorité palestinienne sur cette voie, non comme un succédané aux discussions, mais comme un moteur», a assuré le Premier ministre dans un anglais parfait, teinté d'accent américain.

«Je veux voir les jeunes palestiniens savoir qu'ils ont un avenir (...) «je veux qu'ils aient des emplois», a-t-il poursuivi sous les applaudissements de l'auditoire.

Avec cette approche «réaliste» et l'aide de MM. Obama et Abbas, «nous pouvons braver les sceptiques, nous pouvons surprendre le monde», a-t-il estimé.

M. Netanyahu, qui doit se rendre en visite à la Maison Blanche en mai, a prévenu qu'il n'y aurait pas de paix sans sécurité.

«Nous ne transigerons jamais concernant la sécurité d'Israël. Deuxièmement, pour qu'un accord de paix final soit conclu, les Palestiniens doivent reconnaître Israël comme un Etat juif», a-t-il répété.

George Mitchell, que les Palestiniens reconnaissent Israël comme Etat juif, ce que M. Abbas avait refusé quelques jours plus tard.

Le Premier ministre israélien a jusqu'ici écarté la création d'un Etat palestinien, et insiste sur la nécessité de concentrer les efforts sur le renforcement de l'économie en Cisjordanie, avant d'engager des négociations concernant un accord sur un statut définitif.

M. Mitchell a néanmoins rappelé à plusieurs reprises que les efforts de Washington se concentraient sur une solution à deux Etats et sur la poursuite des pourparlers de paix.

Le président israélien Shimon Peres s'était auparavant exprimé, à Washington, devant l'Aipac, promettant qu'Israël chercherait à obtenir la paix avec les Palestiniens et le reste de la région.