Le président iranien ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad a exigé un cadre «clair» pour un éventuel dialogue avec les États-Unis, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine ABC dimanche.

«Non non», a répondu M. Ahmadinejad interrogé dans l'émission «This Week with George Stephanopoulos» pour savoir s'il était prêt à dialoguer sans conditions préalables avec le gouvernement américain. «Nous devons avoir un cadre clair pour des discussions», «l'ordre du jour doit être clair», a indiqué M. Ahmadinejad.

Le président américain Barack Obama a pris l'initiative historique de s'adresser directement aux dirigeants iraniens, à qui il a offert de surmonter trente années de relations hostiles dans un message diffusé pour le nouvel an iranien, le 20 mars dernier.

«L'année dernière nous avons fait un ensemble de propositions en vue de discussions, tout le monde sait qu'au cours de cette année de nombreux changements, développements sont intervenus sur la scène internationale», a expliqué le président iranien. «De nombreuses nouvelles questions ont été ajoutées à l'agenda, pour ainsi dire», a-t-il dit.

«Et nous sommes en train de revoir les propositions que nous avons faites», a-t-il poursuivi. «Nous sommes en train d'ajouter de nouvelles questions au domaine des discussions.  Et nous allons rendre cela public dès que possible. Nous sommes toujours prêts à discuter», a encore dit M. Ahmadinejad.

Il a souligné que le gouvernement iranien croyait «aux discussions, aux négociations, basées sur la sincérité et le respect et la justice».

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a dit la semaine dernière a des parlementaires américains que les États-Unis préparaient des sanctions «très dures» contre l'Iran en cas d'échec du dialogue avec le régime de Téhéran.

Le même jour l'Iran a répondu favorablement à une demande des grandes puissances de reprise du dialogue sur son programme nucléaire controversé, tout en réaffirmant qu'il poursuivrait ses activités dans ce domaine.

Téhéran poursuit ses activités d'enrichissement d'uranium, malgré l'exigence de suspension contenue dans cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont trois assorties de sanctions.

De nombreux pays craignent que l'Iran ne détourne son programme atomique à des fins militaires, ce que Téhéran dément.

Le groupe des Six (États-Unis, Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne, Russie) avait souhaité le 8 avril reprendre le dialogue --interrompu depuis septembre-- pour convaincre l'Iran de suspendre son programme nucléaire.

Ils ont «reconnu» ce jour là le droit de l'Iran à un programme nucléaire civil, mais ajouté qu'«avec celui-ci vient la responsabilité de restaurer la confiance dans (sa) nature exclusivement pacifique».