Les exécutions consécutives à des enlèvements ont été la cause la plus fréquente de la mort de civils durant les cinq années après l'invasion de l'Irak par une coalition dirigée par les Etats-Unis, selon un rapport publié mercredi par l'ONG indépendante Iraq Body Count (IBC).

Trente-trois pour cent des civils morts durant cette période ont été victimes de ce genre de meurtre, selon IBC, une ONG soutenue par des chercheurs britanniques et américains qui rassemblent des données sur les morts et les blessés en Irak depuis 2003.

Fondé sur l'étude systématique des informations parues dans la presse, le rapport indique qu'au moins 19 706 personnes ont été enlevées et exécutées durant les cinq années qui ont suivi l'invasion. Les dépouilles de 5 760 d'entre elles présentaient des traces de torture.

Les tirs d'armes légères constituent la seconde principale cause de décès et ont fait 11 877 morts. Les kamikazes ont tué 8 708 personnes tandis que 5 360 personnes ont été tuées par des voitures piégées.

Dans les mois qui ont suivi l'invasion, une insurrection féroce a brièvement uni sunnites et chiites contre l'occupant avant que l'Irak ne connaisse une vague de violences confessionnelles qui a culminé en 2006.

Au plus fort des violences, des bandes armées enlevaient, torturaient et exécutaient des dizaines de personnes chaque jour. Régulièrement, des corps étaient retrouvés avec des traces de coups et de brûlures. Certaines victimes présentaient des trous creusés dans le corps à la perceuse électrique.

Au cours des deux dernières années, les forces américaines et irakiennes se sont alliées avec des tribus locales et d'anciens insurgés pour rétablir un calme précaire dans la plupart des régions mais l'Irak est toujours la proie d'attaques sporadiques.

L'enquête a été effectuée par IBC et des chercheurs du Kings College et de l'University de Londres. Elle a été publiée jeudi par le New England Journal of Medicine.

Les chercheurs ont exclu de leur étude plus de 10 027 décès survenus pendant des périodes de «violences prolongées», dont les premières semaines de l'invasion et l'assaut à Falloujah (ouest) en novembre 2004.