Un dialogue avec les insurgés comme moyen de ramener la paix est une tactique qui a échoué par le passé, a estimé le groupe de recherche International Crisis Group (ICG), en signe d'avertissement à Washington qui a relancé cette idée à propos de l'Afghanistan.

De précédents accords de paix avec les rebelles en Afghanistan et au Pakistan ont «mis en évidence le pouvoir et les activités des insurgés et se sont avérés inefficaces pour construire des institutions stables», a estimé ce groupe de recherche indépendant dans un rapport publié vendredi.

«Si un accord peut être conclu pour empêcher les attaques contre les forces afghanes ou pakistanaises, la violence tend alors à se diriger vers d'autres cibles, en particulier des civils non armés, jusqu'à ce que ces accords soient rompus et que les insurgés visent de nouveau les forces de sécurité», ajoute l'ICG.

Le groupe basé à Bruxelles souligne au contraire la nécessité de créer un Etat stable capable de faire respecter la loi.

«Quand les citoyens percevront l'Etat comme légitime et capable d'assurer la sécurité, une bonne gouvernance et un Etat de droit, alors seulement les Afghans seront en mesure de résister aux pressions et à l'influence des jihadistes», remarque l'ICG.

L'idée, évoquée récemment par le président américain Barack Obama et qui circule parmi les gouvernements des pays de l'Otan, consiste à affaiblir la rébellion en Afghanistan et faisant la paix avec les moins extrémistes des talibans.

Une telle approche s'inspire du conflit irakien, où les forces américaines ont conclu des accords avec les milices sunnites.

Le gouvernement afghan, qui plaide depuis longtemps pour une telle option, a réaffirmé son souhait d'entamer des discussions avec les talibans qui accepteraient de déposer les armes.

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