Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a jugé mardi «impossible» à ce stade de fixer une date pour un éventuel retrait des forces internationales d'Afghanistan, lors d'une conférence de presse avec son homologue français Hervé Morin, en visite à Washington.

«Je pense qu'il est impossible de fixer une date à laquelle on dirait de manière ferme que toutes les troupes sont retirées», a déclaré M. Gates.

Les États-Unis ont 38 000 soldats en Afghanistan, sur les 70 000 au total de la force internationale. La nouvelle administration américaine a autorisé l'envoi de 17 000 soldats supplémentaires afin de combattre l'insurrection.

«Nous aimerions tous être en position de boucler notre mission en Afghanistan afin de ramener nos troupes à la maison», mais «je ne vois pas cela arriver à court terme», a-t-il ajouté.

Le chef du Pentagone a rappelé que la Maison-Blanche avait entrepris un examen de la stratégie à adopter en Afghanistan.

«Je pense que nous aurons une meilleure idée de la voie à suivre, tout du moins pour les États-Unis, une fois que cet examen sera terminé», a-t-il dit.

«Nous resterons aussi longtemps que nécessaire» en Afghanistan, a pour sa part assuré Hervé Morin, alors que la France compte plus de 3000 troupes sur place.

Mais «le président de la République (Nicolas Sarkozy) l'a souvent dit, nous n'avons pas vocation à rester éternellement», a fait valoir le ministre français de la Défense.

«Je n'ai pas parlé de date de retrait», s'est-il défendu, alors qu'il avait émis le souhait la veille de pouvoir «fixer un certain nombre de points de rendez-vous qui permettraient ensuite d'évoquer une date de départ».

«Nous devrions nous fixer des étapes intermédiaires, avec des objectifs clairement déterminés nous permettant de donner une perspective à l'opinion publique qu'un jour, nous serons amenés à nous retirer d'Afghanistan», a-t-il expliqué mardi, en précisant que ces objectifs devaient porter sur la gouvernance ou encore la formation des forces de sécurité afghanes.

«La réaction de Robert Gates a été d'autant plus favorable que c'est exactement la réflexion américaine à l'heure actuelle», dans le cadre de la revue stratégique menée par l'administration Obama, a-t-il ensuite commenté en marge de la conférence de presse.

M. Morin a enfin répété que la France excluait pour l'heure d'envoyer des renforts en Afghanistan, malgré les demandes américaines de contributions supplémentaires de la part de l'OTAN.

«La France a fait un effort de plus de 1000 militaires supplémentaires en un an, un an et demi», soit «un effort qui n'a pas de comparaison au sein de l'Europe», a-t-il souligné.

«Nous estimons que nous avons déjà fait une partie de notre boulot».