Les Israéliens votaient mardi pour départager la droite de Benjamin Netanyahu du parti centriste de Tzipi Livni, une élection qui devrait être marquée par une poussée de l'extrême-droite après la guerre à Gaza.

 

Cinq heures après le début du scrutin, le taux de participation était de 23,4% à 12H00 (5 h HNE), soit 2% de plus qu'en 2006, alors qu'une partie des sondages laissaient au contraire prévoir une faible mobilisation des électeurs.

Les bureaux de vote fermeront à 22H00 (5 h HNE) et les trois principales chaînes de télévisions donneront alors leurs premières estimations.

Trente trois listes sont en lice. Elles doivent obtenir 2% des suffrages exprimés pour siéger parmi les 120 députés de la Knesset.

Ces législatives clôturent une campagne sans passion, placée sous l'impact de l'offensive d'Israël contre le Hamas à Gaza entre le 27 décembre et le 18 janvier.

Elles sont marquées par une poussée du parti d'extrême-droite Israël Beiteinou d'Avigdor Lieberman, un duel serré entre l'ancien premier ministre Netanyahu, chef du Likoud, principal parti d'opposition de droite, et la ministre des Affaires étrangères Livni, à la tête du Kadima, la formation de centre-droit au pouvoir.

«Ceux qui veulent emprunter une nouvelle voie vont rejoindre le Likoud et me rejoindre», a déclaré M. Netanyahu en déposant son bulletin dans une urne à Jérusalem.

Mais des commentateurs ont fait état mardi matin d'un climat morose dans les rangs de son parti, sur la base de sondages internes indiquant une érosion de la droite au profit de l'extrême-droite.

«De la même façon que j'ai mis un bulletin +oui+ à Kadima dans l'urne, beaucoup d'autres vont faire de même», a déclaré Mme Livni dans son bureau de vote à Tel Aviv, en appelant les électeurs à ne pas se laisser décourager par la pluie.

En votant chez lui - la colonie de Nokdim (Cisjordanie) - M. Lieberman a pour sa part appelé «tous les citoyens d'Israël, chrétiens, musulmans et juifs, à se prononcer», ajoutant : «il n'y a qu'un seul parti capable de faire le boulot».

Le nombre d'indécis reste cependant élevé et constitue, avec la participation finale, la grande inconnue du scrutin.

Une apathie qui contraste avec l'ampleur des défis que le prochain gouvernement devra relever: risque d'une nouvelle confrontation avec le Hamas qui contrôle Gaza, relance des pourparlers de paix avec l'Autorité palestinienne, dossiers syrien et libanais, menace d'un Iran nucléaire.

Le tout dans un contexte international difficile avec une nouvelle administration américaine, moins encline que la précédente à un soutien inconditionnel d'Israël.

Selon les derniers sondages remontant à vendredi, le Likoud et le Kadima, sont crédités de 25 mandats environ chacun.

Israël Beiteinou pourrait se retrouver en troisième position, devançant les travaillistes de centre-gauche du ministre de la Défense Ehud Barak.

5 278 985 électeurs sont inscrits dans 9263 bureaux de vote. Les résultats complets pourraient être annoncés mercredi matin, voire jeudi, en cas d'écart trop réduit entre les candidats.

Durant la campagne, ni Benjamin Netanyahu ni Tzipi Livni n'ont exclu de gouverner au côté d'Avigdor Lieberman, qui a mené toute sa campagne en mettant en cause la «loyauté» de la minorité arabe d'Israël (1,2 million d'habitants, soit environ 20% de la population).

Le scrutin se déroule sous très haute surveillance de crainte d'un attentat palestinien, de tirs de roquettes de la bande de Gaza, ou d'incidents.

Quelque 16 000 policiers devaient quadriller le pays. L'armée a imposé un bouclage total de la Cisjordanie.

Prévu en 2010, la date du scrutin a été avancée après la démission en septembre du premier ministre Ehud Olmert, mis en cause dans plusieurs affaires de corruption.

Photo: AP

Tzipi Livni salue ses partisans.