Le parti israélien d'extrême droite Israël Beitenou, dirigé par le député d'opposition Avigdor Lieberman, est crédité d'un score record par un sondage rendu public lundi, à huit jours des élections législatives.

Israël Beitenou obtiendrait 18 députés sur 120 contre onze dans le parlement sortant et deviendrait ainsi le troisième parti du pays, devançant les travaillistes, selon ce sondage de la télévision publique.

Dans un précédent sondage rendu public la semaine dernière par la télévision publique, le parti d'Avigdor Lieberman était crédité de 16 mandats.

Le Likoud, grand parti de l'opposition de droite mené par Benjamin Netanyahu qui a déjà été Premier ministre entre 1996 et 1999, se maintient à 28 mandats contre 12 dans le parlement sortant.

Le parti de centre droit au pouvoir Kadima, dirigé par la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, obtiendrait 23 sièges contre 29 actuellement.

Les travaillistes, conduits par le ministre de la Défense Ehud Barak, devraient se contenter de 17 députés contre 19 actuellement.

Cependant, le pourcentage des indécis atteint encore 20% des électeurs.

Le sondage a été réalisé par l'institut Midgam auprès de 500 personnes représentatives de la population israélienne avec une marge d'erreur de 4,5%.

Grâce à l'appui des partis religieux et surtout à la montée en force de l'extrême droite, une coalition de droite dirigée par M. Netanyahu pourrait disposer, selon ce sondage, d'une majorité de 68 députés sur 120.

Mais M. Netanyahu a d'ores et déjà manifesté sa préférence pour un gouvernement d'union nationale sous sa direction comprenant les travaillistes et le Kadima, ce qui lui permettrait de ne pas être otage de l'extrême droite comme cela avait été la cas lors de son précédent mandat.

Pour sa part, Israël Beitenou, un parti à l'origine russophone, mène une campagne dirigée contre la minorité arabe israélienne avec des slogans comme «Pas de citoyenneté sans loyauté».

Le principal point du programme du parti propose le vote d'une loi qui contraindrait les Arabes israéliens à signer une déclaration de «loyauté» à Israël, défini comme un «Etat juif et démocratique». Ceux qui refuseraient de se plier à cette démarche se verraient retirer le droit de vote et d'être élu.

La communauté arabe israélienne compte plus de 1,2 million de personnes sur une population totale de près de 7 millions. Elle rassemble les descendants de 160 000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat juif en 1948.

M. Lieberman a été qualifié au sein de l'opposition de gauche et dans les médias israéliens de «fasciste», de «Jean-Marie le Pen israélien», du nom du chef du Front national français, ou de «Jörg Haider israélien», d'après l'ancien dirigeant d'extrême droite autrichien décédé.