Le président américain a félicité samedi les Irakiens pour les élections provinciales, qui se sont déroulées sans violences majeures. Barack Obama a appelé les gagnants à travailler pour leur peuple, dans un communiqué publié par la Maison Blanche.

«Des millions de citoyens irakiens, de tous les groupes ethniques et religieux, se sont rendus pacifiquement aux urnes, dans tout le pays, pour choisir leurs conseils provinciaux», a déclaré Barack Obama. «Il est important que les conseils siègent, choisissent leur nouveau gouverneur et commencent à travailler au nom du peuple irakien qui les a élus».

«Bien qu'elles ne se soient pas déroulées sans incidents, les élections d'aujourd'hui sont un événement à célébrer, tout comme nous saluons les millions de citoyens irakiens qui ont exprimé dans les rues leur droit à l'auto-détermination», a dit le général David Petraeus, qui commande les opérations américaines dans le pays, en s'adressant au gouvernement irakien dans un communiqué.

Les Etats-Unis fournissent une assistance technique à la Commission électorale irakienne, tout comme l'ONU et d'autres groupes internationaux.

En Irak, le comptage des voix doit débuter dimanche. Les premiers résultats du scrutin sont attendus mardi mais d'ores et déjà certains membres des autorités irakiennes parlent d'un succès, même si les observateurs parlent d'un nombre croissant de plaintes, comme celles de centaines d'électeurs -peut-être plus- se plaignant de ne pas avoir été inscrits sur les listes électorales ou celles faisant état de menaces.

Plus de 14 000 candidats, dont 3 900 femmes, étaient en lice pour les 440 sièges des conseils provinciaux dans 14 provinces sur 18 d'Irak. Le Kurdistan autonome était exclu du vote, ainsi que le secteur contesté autour de Kirkouk, dans le nord.

Comme tous les électeurs, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a trempé son index dans l'encre, après avoir voté dans la Zone verte de Bagdad. Il a appelé à une forte participation, signe pour lui de «confiance dans le gouvernement, dans les élections et dans le droit de la population à participer à ce processus démocratique».

Outre un test de stabilité, à l'heure où les Etats-Unis veulent entamer leur désengagement, le scrutin est considéré comme une répétition générale des législatives prévues d'ici à la fin de l'année en Irak. Le gouvernement d'al-Maliki, installé par l'occupant, risque de devoir relever le défi du parti chiite, le Conseil suprême islamique en Irak (CSII).

Côté sunnite, les puissantes tribus de la province d'Anbar, dont la mobilisation contre Al-Qaïda a permis un tournant dans le conflit, pourraient bien en tirer les bénéfices et s'imposer, bien que nouvelles venues sur l'échiquier politique, face au parti sunnite islamique actuellement au gouvernement.

Les mesures de sécurité draconiennes en Irak ont en tout cas ravivé les souvenirs des années les plus sanglantes du conflit, avec le couvre-feu nocturne ou le bouclage des frontières. Dans nombre d'endroits, les électeurs se rendant aux urnes ont été contrôlés à deux reprises, de nombreuses femmes ayant été embauchées pour débusquer d'éventuelles femmes kamikazes.