Les «contours d'un cessez-le-feu commencent à se dessiner» à Gaza, où se poursuit l'offensive israélienne contre le Hamas, a affirmé mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.

«Les contours d'un cessez-le-feu commencent à se dessiner même si nous avons encore à faire face à des obstacles évidemment importants», a affirmé le ministre devant les députés.

«Une dynamique est lancée, des contacts se poursuivent quotidiennement (...) J'ai la conviction que nos efforts vont aboutir» a ajouté le chef de la diplomatie française.

«Nous avons construit et maintenu une pression qui est utile aujourd'hui et sera efficace dans quelques jours», a poursuivi M. Kouchner, réfutant les accusations selon lesquelles le gouvernement n'aurait pas agi avec assez de détermination pour faire cesser ce conflit.

Le mouvement islamiste Hamas a «réagi favorablement» aux efforts de l'Egypte en faveur d'un cessez-le-feu dans la guerre de Gaza, selon une «source égyptienne autorisée», citée mercredi par l'agence Mena.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a estimé de son côté au Caire que la perspective d'un cessez-le-feu dans la guerre de Gaza se rapprochait, alors que selon des sources palestiniennes le bilan des victimes atteignait au moins 1.000 morts.

M. Kouchner s'était rendu dans la région au début du mois au sein d'une délégation conduite par la présidence tchèque de l'Union européenne, parallèlement à une visite au Proche-Orient du président Nicolas Sarkozy.

«Nous ne sommes pas restés immobiles en attendant l'arrivée du président Obama», a-t-il déclaré en référence à l'investiture le 20 janvier du nouveau président américain.

M. Kouchner a estimé que la France avait adopté une «position équilibrée» en condamnant les «provocations» et les tirs de roquettes du Hamas de même que «l'usage disproportionné de la force» par Israël.

Concernant le Hamas, il a affirmé qu'on «ne pouvait dialoguer avec n'importe qui et à n'importe qu'elle condition», mais a confirmé des «contacts indirects» à travers des pays tiers comme la Russie, l'Egypte ou la Syrie.

M. Kouchner a une nouvelle fois conditionné des contacts officiels avec le Hamas à l'abandon par l'organisation islamiste de la violence, ainsi que la reconnaissance d'Israël et des accords en vue de la paix déjà signés par le camp palestinien.

«Gaza doit être reconstruite et développée», a encore déclaré M. Kouchner, en rappelant qu'il réunissait jeudi à Paris les parrains de la conférence des donateurs pour les Palestiniens qui s'était tenue en décembre 2007 à Paris.

Cette réunion comprendra, outre M. Kouchner, le représentant du Quartette (ONU, Etats-Unis, UE, Russie) pour le Proche-Orient Tony Blair, la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner et le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere.

La préparation d'une nouvelle conférence des donateurs «est déjà en cours», a-t-il souligné.

Le ministre a également fait allusion aux incidents survenus en France ces derniers jours traduisant une montée des tensions liées aux événements de Gaza, en déclarant que «le gouvernement condamnera fermement tout acte antisémite ou raciste».

Il a «mis en garde contre toute importation du conflit en France», même si les manifestations pacifiques de soutien à l'un ou l'autre camp sont «légitimes».