Au début de son offensive aérienne, l'armée israélienne a bombardé un défilé de recrues de la police palestinienne, faisant 40 victimes. Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch et B'Tselem, affirment qu'il s'agissait de non-combattants protégés par le droit humanitaire.

Israël s'est défendu en avançant que plusieurs policiers prêtent main-forte aux soldats du Hamas qui lancent des roquettes. Et que ces actions transforment tous les policiers de Gaza en cibles légitimes.

 

Qu'en est-il? «Il faut tout d'abord évaluer la crédibilité des informations d'Israël selon lesquelles des policiers lancent des roquettes, commente Frédéric Mégret, professeur de droit à l'Université McGill. Cela dit, un non-combattant qui prend les armes pour prendre part à une guerre agit de façon illégale et met en danger tous les autres civils. Une armée qui se fait tirer dessus par des civils va peut-être penser que tous les civils sont des combattants ennemis potentiels. Sous cet angle, on peut considérer que l'idée américaine de combattants illégaux a du sens.»

Les policiers, combattants seulement lorsque pris sur le fait?

B'Tselem, une ONG israélienne, a affirmé que les policiers qui lancent des roquettes ne sont des combattants que lorsqu'ils sont pris sur le fait. Quand ils vaquent à leurs autres activités, ils ne devraient pas être attaqués. M. Mégret estime quant à lui qu'on ne peut changer de statut à sa guise: une fois qu'on se définit combattant, on le reste.

Le fait de résister à une occupation illégale peut-il changer la donne? «Peut-être moralement, mais pas pour ce qui est du droit humanitaire, dit M. Mégret. Toute guerre est égale pour ce qui est des règles de définition des combattants. À la limite, on admet une certaine latitude sur le port des uniformes, mais c'est tout.»