Le président afghan Hamid Karzai a répété mercredi, en présence du secrétaire général de l'Otan, qu'il était prêt à fournir sa protection au mollah Mohammad Omar, l'insaisissable chef des talibans, si ce dernier acceptait un accord assurant la paix en Afghanistan.

M. Karzai, qui donnait une conférence de presse commune à Kaboul avec le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer, a souligné qu'il était prêt à un tel arrangement quoi que puissent en penser les puissances étrangères.

Si le mollah Omar annonce qu'il reconnaît la Constitution afghane et «nous demande de lui fournir protection et soutien, moi, en tant que président de l'Afghanistan, me fondant sur les coutumes afghanes, je lui donnerai ma protection», a déclaré M. Karzai.

«Que cela plaise ou pas à la communauté internationale, je (lui) fournirai ma protection», a-t-il insisté.

M. Karzai avait fait des déclarations similaires le 16 novembre. «Si j'apprends que le mollah Omar désire négocier la paix, en tant que président de l'Afghanistan, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger», avait-il dit devant la presse.

Ces propos avaient suscité la perplexité à Washington. Les Etats-Unis soutiennent M. Karzai, mais ils recherchent mort ou vif le mollah Omar, en fuite depuis la chute du régime des talibans en 2001, et offrent 10 millions de dollars pour sa capture.

Washington a souligné qu'il n'y avait pas de signes que le mollah Omar soit prêt à renoncer à la violence.

Mercredi, M. de Hoop Scheffer a réagi avec réserve aux nouvelles déclarations de M. Karzai, relevant que d'éventuelles discussions de paix et une réconciliation politique entre Kaboul et les insurgés étaient une affaire afghane.

«J'applaudirais bien entendu une réconciliation», a dit le secrétaire général de l'Otan, organisation qui dirige en Afghanistan une force de quelque 51.000 hommes.