Israël a autorisé lundi la livraison de denrées de première nécessité et de carburant dans la bande de Gaza soumise à un blocus strict imposé en représailles aux tirs de roquettes palestiniennes, selon un responsable militaire.

Les chargements de trente camions, transportant des aides alimentaires et médicales humanitaires ainsi que des denrées de base, ont été transférés à travers le point de passage de Kerem Shalom (sud), a indiqué à l'AFP un porte-parole militaire, Peter Lerner.

L'Agence de secours de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), qui s'inquiète d'une détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, avait confirmé plus tôt qu'une dizaine de ses camions avait été autorisée à entrer dans le territoire palestinien.

M. Lerner a par ailleurs indiqué que le terminal de Nahal Oz pour les carburants entre Israël et la bande de Gaza, avait également ouvert pour permettre le transfert de fioul destiné à la centrale électrique dans ce territoire.

Gaza a souffert d'importantes coupures d'électricité suite à la suspension par Israël des livraisons de fioul à cette centrale après un regain de violence.

Israël a renforcé le 5 novembre le blocus imposé à la bande de Gaza depuis la prise de pouvoir des islamistes du Hamas lors d'un coup de force en juin 2007, en fermant tous les points de passage du territoire.

Cette mesure, maintenue par le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, a été adoptée en riposte à la reprise des tirs de roquettes et d'obus de mortiers vers le sud d'Israël, après une opération de l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré vendredi son appel à la levée du blocus israélien et regretté que ses appels précédents n'aient pas été entendus, tout en condamnant les tirs palestiniens de roquettes visant des civils israéliens.

Israël empêche également les journalistes étrangers et les diplomates de pénétrer à Gaza, arguant que l'ouverture du point de passage d'Erez pour les personnes mettait en danger son personnel.

Dimanche, le nonce apostolique, Antonio Franco, n'a pu ainsi se rendre à Gaza.

«Personne n'a interdit quoi que ce soit au nonce et aucune interdiction ne vise le personnel religieux. Le problème est que les points de passage entre Israël et Gaza sont visés directement par des tirs de roquettes, de mortiers et des tentatives d'attentats suicide», a expliqué à l'AFP Yigal Palmor, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

«Dans cette situation, Israël refuse de mettre en danger la vie des fonctionnaires qui travaillent dans les terminaux et ne les envoie plus travailler dans les terminaux jusqu'à ce que leur sécurité soit garantie», a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le Patriarcat latin de Jérusalem a qualifié de «violation des relations diplomatiques entre Etats» et de «violation du droit des croyants de prier sans obstacles» l'impossibilité pour le nonce de se rendre à Gaza pour y célébrer la messe dominicale.