Les points de passage entre Israël et la bande de Gaza sont restés fermés vendredi en représailles à des tirs de roquette depuis le territoire palestinien, a déclaré un responsable israélien.

«Cette décision a été prise en raison de la poursuite des tirs palestiniens de roquettes contre le sud d'Israël», a dit à l'AFP le porte-parole du coordinateur des activités israéliennes dans les territoires palestiniens, le commandant Peter Lerner.

Une roquette tirée à partir de la bande de Gaza a explosé vendredi matin près de la ville israélienne d'Ashkelon sans faire ni victime ni dégâts.

Israël a renforcé le 5 novembre le blocus imposé à la bande de Gaza depuis la prise de pouvoir par les islamistes du Hamas en juin 2007, en fermant tous les points de passage du territoire. Cette fermeture a eu lieu en réponse à la reprise des tirs de roquettes et d'obus de mortier vers le sud d'Israël, à la suite d'une opération de l'armée israélienne.

Par ailleurs, un haut responsable du ministère de la Défense, Amos Gilad, a déclaré dans une interview au quotidien Jerusalem Post que la trêve conclue en juin avec le Hamas restait en vigueur, malgré les nouvelles violences.

A la question: «est-ce que cette trêve s'est effondrée?», le général de réserve Amos Gilad a répondu «non». Selon lui, «actuellement, pour des raisons tactiques et stratégiques, le Hamas a intérêt à un retour au calme».

Amos Gilad a également rejeté l'idée d'une offensive de grande envergure dans la bande de Gaza pour mettre fin au régime du Hamas, comme le réclament plusieurs ministres, dont le chef du parti ultra-orthodoxe Shass, Eli Yishaï, ou le numéro deux du gouvernement Haïm Ramon.

A Gaza, le chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh, a pour sa part affirmé vendredi que les factions palestiniennes étaient prêtes à respecter la trêve si Israël en faisait autant.

«Nous avons eu des rencontres avec les factions palestiniennes ces deux derniers jours et nous sommes sortis avec une position claire: respecter la trêve tant que l'occupation le fait aussi», a-t-il déclaré à la presse.

«Mais jusqu'à présent l'occupation n'a pas tenu ses engagements, notamment en fermant les points de passage et en renforçant le blocus», a-t-il ajouté.

L'ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, représentant du Qartette au Proche-Orient, a appelé, dans un communiqué, au «maintien de la trêve» et à «une réouverture immédiate des points de passage pour permettre l'acheminement régulier et vital pour Gaza des produits humanitaires essentiels, dont du carburant, des vivres et des médicaments».

Il a, en outre, appelé «toutes les parties à oeuvrer pour faciliter le départ des pèlerins pour La Mecque», souligne le communiqué.

Le pèlerinage musulman commence début décembre.

L'Agence de secours de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a indiqué que les stocks de vivres dans ses entrepôts à Gaza «suffiraient pour quelques jours, non des semaines».

«Nous serons bientôt à court de certains produits de base», a indiqué Chris Gunness, son porte-parole.

L'Unrwa distribue en temps normal des aides alimentaires à quelque 750.000 personnes, soit la moitié de la population de la bande de Gaza.

La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni avait appelé jeudi la communauté internationale à ne pas rester indifférente aux tirs de roquettes palestiniennes, lors d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Mardi, M. Ban avait fait part au Premier ministre israélien Ehud Olmert de sa «profonde inquiétude» sur la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

Le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a pour sa part appelé Israël à lever le blocus imposé à Gaza, estimant qu'il violait les lois internationales.