L'ancien président réformateur iranien Mohammed Khatami (1997-2005) a pour la première fois évoqué sa possible candidature à la présidentielle de 2009, en posant des conditions à sa participation, a rapporté dimanche la presse.

Pour se porter candidat à la présidentielle du 12 juin, M. Khatami a demandé qu'il y ait «une entente avec le peuple sur ses attentes» et ensuite qu'il puisse «mettre en oeuvre ses programmes», dans des propos publiés par plusieurs journaux iraniens. De nombreux partis politiques et personnalités du camp réformateur ont appelé ces derniers mois l'ancien président à se porter candidat, mais c'est la première fois que M. Khatami évoque ouvertement sa candidature.

Elu en juin 2005 pour quatre ans, le président conservateur Mahmoud Ahmadinejad doit remettre en jeu son fauteuil en juin 2009. Selon la Constitution, il peut briguer un second mandat.

«La volonté historique du peuple est la liberté, le progrès et la justice (...) en conformité avec la religion», a affirmé M. Khatami, précisant qu'il allait «présenter prochainement un programme élaboré à la société».

En fait, l'ancien président veut éviter les éventuels malentendus sur son projet politique comme cela avait été le cas lors de son passage au pouvoir entre 1997 et 2005.

Durant ces deux mandats successifs, certains lui avaient reproché de ne pas être suffisamment ferme face aux purs et durs du régime.

Religieux de rang moyen, l'hojatoleslam Khatami a toujours affirmé qu'il voulait réformer la République islamique de l'intérieur, en mettant l'accent sur plus de liberté politique et sociale et une plus grande ouverture culturelle dans le respect des valeurs religieuses.

La seconde condition de l'ancien président concerne les nombreux obstacles qu'il a rencontrés durant son passage au pouvoir.

«Il faut voir dans quelle mesure ces programmes peuvent être appliqués avec les structures actuelles» du pouvoir, s'est-il demandé.

«Je n'ai pas d'inquiétude particulière sur le résultat de l'élection (...) en tenant compte des signaux que je reçois de la société (...), je n'ai pas d'inquiétude, mais je ne veux pas retourner au pouvoir à n'importe quel prix», a ajouté l'ancien président.

À la fin de sa présidence, M. Khatami avait dénoncé ceux qui avaient empêché son gouvernement de mettre en oeuvre son programme, notamment en créant «tous les neufs jours» une nouvelle crise.

Agé de 65 ans, M. Khatami est perçu par bon nombre de réformateurs comme le seul espoir de battre le président Ahmadinejad en 2009.

Il doit toutefois compter avec un concurrent potentiel dans son propre camp avec la possible candidature de Mehdi Karoubi, qui avait dirigé le Parlement dominé par les réformateurs entre 2000 et 2004.

Ces dernières semaines, M. Khatami a critiqué la politique économique de son successeur, l'accusant de dilapider les ressources du pays, mais aussi ses «slogans agressifs et vifs» contre les États-Unis et Israël qui sont, selon lui, «le meilleur cadeau pour renforcer Israël».