Le Trésor public du Danemark a annoncé mercredi avoir demandé une enquête sur ce qui pourrait être la plus grosse fraude fiscale de l'histoire du pays, avec plus de 800 millions d'euros (1,2 milliards $).

«Au cours de l'été, nous avons eu des soupçons après avoir reçu des renseignements des autorités d'un autre pays. Notre propre enquête interne a renforcé ces soupçons et nous avons donc transmis le dossier à la police», a expliqué dans un communiqué le directeur du Trésor, Jesper Ronnow Simonsen.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole du fisc s'est refusé à révéler le nom du pays concerné.

L'affaire porte sur des gains réalisés par des sociétés sur le marché boursier danois, y compris les dividendes. Ces derniers sont normalement taxés à hauteur de 27%, mais les conventions fiscales signées par le Danemark avec certains pays permettent aux bénéficiaires basés dans ces pays de se faire rembourser la totalité ou une partie de cette imposition si elle existe aussi dans l'autre pays.

D'après M. Simonsen, l'enquête interne du Trésor indique qu'«un vaste réseau de sociétés basées à l'étranger ont apparemment demandé un remboursement des taxes sur les dividendes pour des participations fictives, en s'appuyant sur des documents falsifiés».

«La fraude estimée en matière de remboursements indus a été calculée sur la base de 2120 demandes d'un montant total d'environ 6,2 milliards de couronnes (environ 1,26 milliard $) entre 2012 et 2015», a détaillé le Trésor.

La section de répression de la délinquance financière internationale de la police danoise a souligné que cette affaire était d'une priorité absolue

«Il se peut qu'on ait soustrait au Trésor et à la société des montants tout à fait considérables, donc nous travaillons d'arrache-pied pour voir s'il y a la possibilité de monter un dossier judiciaire. Nous avons une lourde enquête devant nous», a affirmé dans un communiqué le procureur chargé de l'affaire, Morten Niels Jacobsen.

Ni le fisc ni la police n'ont voulu donner de détails sur les entreprises potentiellement impliquées.