Des députés britanniques ont annoncé lundi l'ouverture rapide d'une enquête sur le géant bancaire HSBC, dont le siège est à Londres, à la suite d'un vaste scandale de fraude fiscale, révélé par des médias, touchant la filiale suisse de la banque.

La commission des comptes publics de la Chambre des communes va ouvrir une enquête sur le scandale et demander à la HSBC de fournir des éléments, selon la BBC.

«Les révélations concernant la HSBC démontrent une fois de plus l'opacité d'une industrie mondiale au service d'une élite nantie», a indiqué Margaret Hodge, la présidente (travailliste) de la commission, à la BBC.

«La commission des comptes publics va ouvrir d'urgence une enquête dans le cadre de laquelle nous allons demander à la HSBC de fournir des éléments - et si nécessaire lui ordonner de le faire», a-t-elle ajouté.

La filiale suisse de la banque HSBC était lundi au centre d'un vaste scandale après que plusieurs journaux eurent assuré qu'elle avait aidé certains de ses clients, notamment de riches industriels et des personnalités politiques, à cacher des milliards de dollars pour leur éviter de payer des impôts.

Selon le quotidien français Le Monde, entre le 9 novembre 2006 et le 31 mars 2007, quelque 180,6 milliards d'euros ont transité sur des comptes d'HSBC à Genève, dissimulés, entre autres, derrière des structures offshore au Panama et dans les îles Vierges britanniques.

A la suite de ces publications, des voix se sont élevées en Suisse pour réclamer des poursuites contre HSBC Suisse, jusqu'ici épargnée dans ce pays, alors que des enquêtes sont déjà ouvertes en Belgique et en France.

De son côté, la banque HSBC Suisse a affirmé à l'AFP que ces pratiques appartenaient «au passé». «Depuis 2008, HSBC a radicalement modifié sa stratégie», a-t-elle ajouté, reconnaissant avoir eu des «manquements» dans le passé.