La Turquie redoute un afflux de 2 à 3 millions de réfugiés syriens supplémentaires si Alep, la deuxième ville de la Syrie, tombait entre les mains soit des djihadistes du groupe État islamique (IS), soit des forces du régime de Damas, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

La Turquie abrite déjà au moins 1,5 million de réfugiés ayant fui la guerre en Syrie.

«La seule force qui combat aujourd'hui à la fois l'IS et le régime syrien est l'Armée syrienne libre. Mais elle n'a pas réussi à atteindre l'objectif souhaité, car elle se bat contre les deux groupes», a déclaré le ministre à Ankara aux côtés de son homologue finlandais.

Selon M. Cavusoglu, il y a peu de différences entre l'IS et le régime du président syrien Bachar al-Assad. «Les deux tuent les gens brutalement... les deux obligent les gens à partir», a-t-il dit.

«Une avancée sur Alep entraînerait l'afflux de 2 à 3 millions de personnes vers la frontière turque», a-t-il averti.

Un affaiblissement de l'opposition modérée au président Assad et de l'Armée syrienne libre aboutirait à une avancée de l'IS et des forces du régime, ce qui rendrait la Syrie «encore plus instable», a mis en garde la ministre.

Au cours des dernières années, la Turquie avait appelé à une éviction du président Assad, seul moyen selon elle de résoudre la crise syrienne d'une manière permanente.

Au cours des derniers mois, les forces du régime de Damas ont progressé autour des quartiers tenus par les rebelles dans l'est d'Alep, menaçant d'assiéger entièrement la ville.

Les secteurs de la ville tenus par les rebelles sont sous le contrôle de groupes différents, dont certains comprennent des combattants de l'Armée syrienne libre.