La décision des autorités de Bruxelles de remplacer cette année le traditionnel sapin de Noël de la Grand-Place de la capitale belge par une «structure électronique» de 24 mètres de haut a déclenché une vague de protestations en Belgique aux relents islamophobes.

La polémique est née d'une déclaration d'une élue locale du parti chrétien-démocrate flamand CD&V, qui avait évoqué des motifs religieux pour expliquer l'abandon du sapin «naturel» qui orne chaque année la Grand-Place, l'une des principales attractions touristiques de Bruxelles.

«Qu'arrivera-t-il ensuite? La suppression des oeufs de Pâques parce qu'ils se réfèrent à Pâques», avait demandé dans une interview la conseillère municipale Bianca Debaets.

Une pétition lancée samedi sur l'internet et intitulée «Pour un véritable sapin de Noël sur la Grand-Place de Bruxelles et le respect de nos valeurs et de nos traditions» avait déjà recueilli plus de 9500 signataires lundi matin.

Des commentaires des partisans du texte, tels que «On ne pliera pas devant les musulmans» ou «Ce n'est pas à nous de nous adapter, nous sommes chez nous», laissaient peu de doutes sur la cible du courroux des protestataires.

Pourtant, la communauté musulmane n'a rien à voir avec la volonté de la ville de troquer le sapin végétal par une structure métallique en forme... de sapin, a expliqué à l'AFP Nicolas Dassonville, le porte-parole du bourgmestre (maire) de Bruxelles, le socialiste Freddy Thielemans.

«Cette année, les «Plaisirs d'Hivers», les festivités qui animeront le centre de la ville pendant les fêtes de fin d'année, à partir du 30 novembre, sont axées sur la lumière. Parmi les cinq projets d'illuminations retenus, il y a cette «ode au sapin», une structure métallique qui sera illuminée à l'intérieur et à l'extérieur, sur laquelle les visiteurs pourront grimper», explique M. Dassonville.

«Mais il y aura également sur la Grand-Place des petits sapins naturels et une crèche. Ceux qui prétendent que nous voulons supprimer les symboles de Noël se trompent lourdement», souligne le porte-parole du bourgmestre.

En tout cas, pas question pour la ville de faire marche arrière. «Ce n'est pas parce que certains fondamentalistes s'agitent sur l'internet que nous allons remettre en question notre décision», assure M. Dassonville.