Neuf mois après l'arrivée de son mari à la Maison-Blanche, Melania Trump peine à trouver sa place de Première dame, essuyant à chaque sortie des critiques destinées avant tout à son mari, quels que soient ses efforts de consensus.

Le dîner qu'elle a organisé mercredi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en a fourni un nouvel exemple, qui lui a valu une nouvelle salve de railleries sur la twittosphère.

Souvent critiquée pour sa réticence à assumer pleinement le rôle de Première dame, la troisième épouse de Donald Trump avait pourtant bien fait les choses en invitant à dîner une centaine de conjointes de dirigeants du monde.

Gros bouquets de roses sur les tables, quatuor de musique classique en fond sonore, vêtue d'une robe d'un rose électrique signée Delpozo, elle avait préparé un rare discours, pétri de bons sentiments, pour celles et ceux qui partagent la vie des grands de ce monde.

Thème consensuel choisi : la protection des enfants. Melania Trump a enjoint ses homologues à travailler avec elle pour améliorer leur sort et leur «montrer l'exemple» en matière d'éthique.

«Nous devons enseigner à nos enfants les valeurs de l'empathie et de la communication qui sont au coeur de la gentillesse, la conscience, l'intégrité et le leadership, qui ne peuvent être enseignés que par l'exemple», a déclaré l'ex-mannequin de 47 ans, avec l'accent qu'elle a conservé de sa Slovénie natale.

«J'espère que vous partagerez mon engagement à enseigner à la prochaine génération de suivre la règle d'or: "Traitez les autres comme vous voudriez qu'ils vous traitent" (...) Nous devons nous concentrer sur le message et le contenu auxquels ils sont exposés quotidiennement via les réseaux sociaux, les intimidations qu'ils subissent en ligne ou en personne», a-t-elle déclaré.

Sur les réseaux sociaux les réponses négatives ont été immédiates, et les internautes n'ont pas manqué de rappeler les entorses de son mari à cette règle d'or et ses diatribes fréquentes contre ses opposants ou contre les pays hostiles à Washington, comme lorsqu'il a menacé mardi à l'ONU de «détruire complètement» la Corée du Nord.

«Rentre chez toi»

«Elle ne peut pas parler sérieusement. Melania, rentre chez toi et tiens ce discours à ton MARI», réagissait notamment Charles Blow, un chroniqueur du New York Times qui, avec près de 400 000 d'abonnés, résumait bien la teneur des critiques sur Twitter.

Des critiques qui ne facilitent pas la tâche de celle qui, depuis janvier, a bien du mal à assumer les tâches habituellement dévolues à l'épouse du locataire de la Maison-Blanche.

Beaucoup avaient déjà ricané lorsque, dès les premières semaines, elle avait indiqué vouloir faire de la lutte contre la cyber-intimidation l'une de ses priorités, alors que son mari est perçu comme un champion toutes catégories de la discipline.

Elle avait aussi été raillée fin août, pour s'être envolée en talons aiguilles pour le Texas pour examiner avec son mari les dégâts causés par l'ouragan Harvey.

Est-elle mieux perçue à l'étranger? Elle avait eu plus de réactions positives après sa visite au Vatican en mai, lorsqu'elle avait eu avec le pape un échange sur un dessert slovène, le potica.

Ou lors de la visite des Trump à Paris pour le 14 juillet, lorsqu'elle s'était adressée en français aux enfants de l'hôpital Necker.

Mercredi, son discours a été applaudi par ses homologues venus du monde entier, au premier rang desquels figurait la Première dame française Brigitte Macron.

Miroir du dialogue privilégié que semblent avoir établi Emmanuel Macron et Donald Trump, les deux femmes ont dîné côte à côte, avec également Sophie Grégoire-Trudeau pour voisine.