Le Pentagone mène une enquête sur les paiements reçus d'entreprises liées au gouvernement russe par Michael Flynn, l'ancien conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump.

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L'enquête doit déterminer si ce proche de Donald Trump a accepté de l'argent provenant de gouvernements étrangers, sans obtenir d'autorisation préalable.

La commission de contrôle de la Chambre des représentants a rendu publique une lettre de l'Agence du renseignement militaire (DIA) adressée à M. Flynn, l'avertissant quand il a pris sa retraite de lieutenant-général en 2014, qu'il devait obtenir une permission avant d'accepter des honoraires de consultant, des cadeaux ou des voyages payés par un gouvernement étranger.

Michael Flynn a été directeur du renseignement militaire entre 2012 et 2014, avant d'être écarté par Barack Obama.

Nommé conseiller à la sécurité nationale en novembre par Donald Trump, M. Flynn a été forcé de démissionner le 13 février après la révélation de contacts répétés avec l'ambassadeur russe aux États-Unis au sujet des sanctions américaines contre Moscou.

Cette enquête du Pentagone, lancée début d'avril, se concentre sur les plus de 33 000 dollars qu'il a reçus pour aller assister au gala de la chaîne étatique russe Russia Today (RT) en décembre 2015, où il était assis à la table du président russe Vladimir Poutine.

Les enquêteurs pourraient également s'intéresser au paiement de 530 000 dollars pour des activités de lobbying en faveur de la Turquie, pendant la campagne présidentielle.

L'avocat de M. Flynn a assuré que le renseignement militaire avait été informé avant et après son voyage en Russie, mais le vice-président de la commission de contrôle de la Chambre, Elijah Cummings, affirme au contraire qu'il n'existe aucune trace de ces échanges.

«Nous n'avons aucune preuve, nada!», que Michael Flynn a demandé l'autorisation avant d'accepter ces paiements de l'étranger, a déclaré M. Cummings.

L'élu s'est également attaqué à la Maison-Blanche pour ne pas avoir répondu aux demandes de la commission concernant M. Flynn.

«Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi la Maison-Blanche tente de couvrir Michael Flynn (...) après que le président l'a licencié», a-t-il dit. «Cela donne à penser au peuple américain que la Maison-Blanche a quelque chose à cacher».

Interrogé jeudi au cours de point de presse quotidien de l'exécutif, le porte-parole de Donald Trump, Sean Spicer, a estimé que l'enquête du Pentagone était «appropriée».

«S'il y a des actes répréhensibles, l'inspecteur général doit regarder cela de plus près», a-t-il dit.

Cette enquête du Pentagone s'ajoute aux enquêtes parlementaires et du FBI déjà existantes sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016, et notamment sur d'éventuelles collusions entre l'entourage de Donald Trump et des responsables russes, ce que le président américain dément.

AP

Sur cette photo prise le 10 décembre 2015, on peut voir Michael Flynn assis à la droite de Vladimir Poutine.