L'homme accusé d'avoir abattu cinq personnes vendredi à l'aéroport de Fort Lauderdale, en Floride, devrait être inculpé samedi par la justice fédérale, selon les autorités qui pensent qu'il a agi seul et restaient à la recherche d'un mobile.
Esteban Santiago, un ancien soldat de la Garde nationale de 26 ans, a été interrogé durant une bonne partie de la nuit par les enquêteurs qui n'excluaient samedi aucune piste quant à ses motivations, y compris la piste terroriste.
« Nous avons terminé l'interrogatoire du suspect, qui reste en détention à la prison du comté de Broward », a déclaré George Piro, agent de la police fédérale [FBI] responsable de l'enquête, lors d'une conférence de presse.
« Nous avons interrogé environ 175 témoins, nous avons récupéré des enregistrements vidéo, des preuves sur place, et nous continuons à enquêter sur toutes les pistes possibles. Nous n'excluons rien », a-t-il ajouté. « Pour le moment nous continuons à examiner la piste terroriste comme motivation potentielle pour cette attaque ».
Selon le policier, Esteban Santiago a suivi les procédures légales en plaçant son arme, un pistolet semi-automatique de 9 mm dont la marque n'a pas été communiquée, dans son bagage en soute, ce qui est légal aux États-Unis. Il arrivait de la ville d'Anchorage en Alaska, et s'est mis à tirer dans la zone de bagages à l'arrivée à Fort Lauderdale.
L'homme ne figurait pas sur les listes d'interdiction de vol, selon les premiers éléments de l'enquête, et apparemment aucune altercation avec d'autres passagers n'a précédé son geste fou.
« Il semble que le tireur ait agi seul, mais comme je l'ai dit, nous n'en sommes qu'au début de l'enquête », a dit l'agent George Piro.
Les chefs d'inculpation fédéraux devraient être rendus publics plus tard samedi.
Il a fallu 70 à 80 secondes aux policiers pour entrer en contact avec Esteban Santiago après son premier tir, a décrit le shérif du comté de Broward, Scott Israel. Selon des témoins, il n'a pas cherché à fuir.
« Quand une personne souffrant d'une grave maladie mentale ou un loup solitaire sont déterminés à commettre des actes lâches et atroces, les forces de l'ordre ne peuvent pas faire grand-chose », a expliqué le shérif. « La chose la plus importante est d'intervenir pour limiter la perte de vies ».
La police a corrigé le nombre de blessés par balles : au lieu des huit annoncés vendredi, le nombre correct est de six, dont trois dans un état grave, selon le shérif.
La brève et sanglante fusillade a créé une gigantesque panique dans l'ensemble de l'aéroport, qui a été fermé entièrement, conduisant à l'annulation de la moitié des vols de la journée de vendredi.