Le magnat des médias Rupert Murdoch est venu ajouter son grain de sel mercredi à une campagne présidentielle américaine particulièrement incertaine, encourageant l'ancien maire de New York Michael Bloomberg à se lancer dans la course.

«C'est la dernière chance de Bloomberg. Vous ne savez jamais avant de vous lancer sur le ring. Les événements changent tout, spécialement durant des élections», a tweeté M. Murdoch, 84 ans.

M. Bloomberg, 73 ans, milliardaire créateur de l'agence d'informations financières qui porte son nom, avait fait savoir ce week-end qu'il envisageait de se présenter comme indépendant.

Quelques heures avant le tweet de M. Murdoch, le républicain Donald Trump avait annoncé qu'il n'irait pas au dernier débat républicain organisé jeudi par la chaîne Fox News, en raison de la présence de sa journaliste vedette Megyn Kelly qu'il n'aime pas.

Fox News, chaîne conservatrice d'information en continu, a été créée par M. Murdoch.

Michael Bloomberg, maire de New York de 2002 à 2013, démocrate, puis républicain, puis indépendant depuis 2007, est excédé par la domination de Donald Trump chez les républicains, et troublé chez les démocrates par les hésitations d'Hillary Clinton et la progression à sa gauche du sénateur Bernie Sanders, ont confié des proches au New York Times. Et il verrait une ouverture pour se lancer.

Ce n'est pas la première fois que le magnat australien encourage M. Bloomberg à se lancer. Il l'avait déjà fait en août. «Avec Trump devenant un candidat très sérieux, il est temps que le prochain candidat milliardaire, Mike Bloomberg, entre sur le ring. Le meilleur des maires», avait-il tweeté en août.

M. Murdoch avait aussi estimé qu'une telle candidature «pourrait faire plus de mal à Clinton qu'à Trump. Il semble que 2016 soit l'année des populistes», avait tweeté M. Murdoch samedi dernier.

M. Bloomberg se serait fixé jusque début mars pour prendre sa décision, après les votes des premiers États, l'Iowa et le New Hampshire notamment. Il a déjà recruté un conseiller pour l'aider dans son éventuelle campagne, fait réaliser un sondage le mois dernier pour estimer ses chances face à Donald Trump et Hillary Clinton, selon le New York Times.

M. Bloomberg, plus pragmatique qu'idéologue, est la 10e fortune des États-Unis, à la tête de 36,5 milliards de dollars selon Forbes. Il s'est dit prêt à dépenser un milliard pour son éventuelle campagne.

Personnalité politique atypique, il est proche de Wall Street, intransigeant en matière de sécurité, mais très engagé contre les armes à feu et favorable à une réforme de l'immigration. Il est aussi depuis longtemps partisan du mariage pour tous et du libre choix en matière d'IVG.

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Michael Bloomberg