Le candidat républicain aux primaires pour la Maison-Blanche en 2016, Donald Trump, a publié un livre mardi dans lequel il fustige avec son verbe habituel les maux d'une Amérique malade, reprenant les thèmes qu'il égrène à longueur de campagne.

L'ouvrage Crippled America: How to Make America Great Again (L'Amérique estropiée: comment rendre sa grandeur à l'Amérique) est publié au moment où le milliardaire, qui a fait un début de campagne exceptionnel depuis l'annonce de sa candidature cet été, est au coude-à-coude dans les sondages avec son principal adversaire côté républicain, le neurochirurgien retraité Ben Carson.

Plusieurs centaines de partisans venus des quatre coins des États-Unis s'étaient rassemblés en fin de matinée à la tour Trump, à New York, où l'ancienne vedette de la télé-réalité tenait une séance de dédicaces pour son livre, «qui se vend comme des petits pains», selon lui.

«Je pense que je vais être investi et gagner la Maison-Blanche. Je pense que battre Hillary Clinton (candidate démocrate à la présidentielle, NDLR) va être facile, car ses antécédents sont tellement mauvais», a-t-il lancé devant les caméras.

Côté républicain, Jeb Bush est un piètre orateur qui s'endort devant son micro, Marco Rubio est «surcoté», et Ben Carson est mou, tacle Donald Trump.

En couverture de l'ouvrage de quelque 200 pages, le magnat de l'immobilier pose avec ses sourcils blonds froncés, une photo «terrible, horrible, méchante» choisie à dessein - de son propre aveu - pour incarner «la colère et la tristesse» sur la situation du pays.

Sur le fond, «le Donald» développe ses marottes habituelles en 17 chapitres comme «L'assurance maladie nous rend tous malades» ou «Le droit de porter des armes», dans lesquels il n'oublie jamais de rappeler sa sagacité d'homme d'affaires.

Dans sa préface intitulée «Vous devez le croire», il ne revient pas sur ses déclarations-chocs concernant les Mexicains, qu'il avait qualifiés de violeurs et de trafiquants de drogues (les immigrants mexicains illégaux) en début de campagne, ajoutant cette fois que l'immigration clandestine privait les Américains de travail.

Il y défend également sa volonté d'ériger un mur le long de la frontière mexicaine, citant comme source d'inspiration la barrière de séparation bâtie par Israël en Cisjordanie, «grandement efficace pour arrêter les terroristes».

Dans son chapitre sur la politique étrangère, il qualifie le monde de «gâchis terrible», reprenant à son compte les mots de la légende de la boxe Mike Tyson: «Tout le monde a un plan jusqu'à ce qu'il se prenne un poing dans les dents».

Donald Trump, sans expliquer comment, appelle aussi à vaincre le groupe djihadiste État islamique, dont les forces, selon lui, «ne pourraient probablement pas remplir le stade des Yankees» à New York.

Sur le plan national, il se prononce pêle-mêle en faveur de la fracturation hydraulique et du port d'armes, se décrivant comme un «conservateur républicain au grand coeur».

Dans son livre, publié aux éditions Threshold, Trump n'innove pas: il réitère ses convictions, agrémentées d'anecdotes et de photos d'enfance ou de famille - dont une avec l'ancien président Ronald Reagan, «un mec bien» -, tout en vantant sa brillante carrière dans les affaires.