Les États-Unis et Cuba discutaient jeudi à Washington du rétablissement de leurs relations diplomatiques rompues depuis plus d'un demi-siècle, dans le cadre du dégel historique amorcé entre les deux ennemis de la Guerre froide.

Pour la quatrième fois depuis janvier, des délégations des deux ministères des Affaires étrangères étaient réunies au département d'État pour une journée au moins d'entretiens en vue de la réouverture de chancelleries et l'échange d'ambassadeurs entre les deux capitales.

La secrétaire d'État adjointe américaine chargée de l'Amérique latine, Roberta Jacobson, faisait face à la directrice générale cubaine chargée des États-Unis, Josefina Vidal Ferreiro, les deux femmes étant entourées par leurs conseillers dans une ambiance visiblement détendue, mais sans un mot pour la presse.

Mercredi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, Mme Robertson a concédé que la question épineuse des droits de l'homme et de la démocratie demeurait la principale pierre d'achoppement entre Washington et La Havane.

«Nous continuons de faire part de nos inquiétudes relatives à la démocratie, aux droits de l'homme et à la liberté d'expression», avait assuré la négociatrice américaine devant des sénateurs, dont le républicain d'origine cubaine Marco Rubio, hostile à une réconciliation entre les États-Unis et l'île communiste castriste.

D'ailleurs, des organisations d'exilés cubains à Miami ont affirmé mercredi que la répression dans l'île des Caraïbes avait augmenté de manière «dramatique», La Havane ayant un sentiment d'«impunité» grâce à son rapprochement avec Washington.

Après des mois de tractations secrètes sous l'égide du Vatican et du Canada, les États-Unis et Cuba ont opéré un rapprochement historique en vue d'une normalisation complète, depuis l'annonce-choc du 17 décembre dernier des présidents Barack Obama et Raúl Castro.

Mme Roberston ne s'est pas avancée sur une date pour la réouverture des ambassades qui avait déjà été évoquée pour le début du mois d'avril. Les deux régimes entretiennent depuis 1977 des sections d'intérêts qui font office de chancelleries.